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Comme toutes les villes du monde, Oran est marquée par des lieux, aussi bien humains (les quartiers ou les monuments) que géographiques (la colline de Santa Cruz ou la Sebkha).

Mais peut-être davantage encore que certaines villes, la topographie même des lieux a dessiné des limites très prononcées, traçant des zones parfaitement identifiables et dans lesquelles on apprend assez vite à se mouvoir.

Sachant que ces mots s’adressent principalement aux personnes qui ne connaissent pas la ville (les enfants de pieds-noirs par exemple) je vais tenter de poser quelques repères qui prendront comme base, tantôt les vues satellites en « mode Google Earth », tantôt les vues géographiques en mode très subjectif (seul moyen de se construire une géographie personnelle), tantôt les photos récentes prises par des habitants actuels amoureux de leur ville (je me suis beaucoup servi des photos d’Abdelbaki Fellouah, un quadragénaire, comme moi), tantôt les métamorphoses historiques des lieux visibles à partir de plans divers et variés.

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REPÈRES EN MODE GOOGLE EARTH

Survol de la ville – Vidéo rapatriement des monuments anciens – Marine basse – Bains Turcs – Parc municipal – Domaine Maraval – Cimetière des cholériques – Escargot de Mers el-Kebir – Tectonique des plaques – Topographie – Sebkha

C’est par là que le blog a commencé pour moi il y a un an.

→ Google Earth est un outil formidable, et le premier article que j’ai écrit est une vidéo réalisée à partir d’un survol de la ville. Il s’agit de donner de minuscules repères aux quelques personnes comme moi qui ne connaissent pas les lieux. On s’approche pour découvrir la Sebkha, puis la Montagne de Santa-Cruz, la Montagne des Lions du côté d’Arzew, enfin la ville, en survol rapide.

→ En terme de lieux, il y aussi la vidéo du rapatriement des anciens monuments de la ville (avant 62) en France, dans le courant des années 60. C’est une vidéo Google Earth qui permet de prendre connaissance de certains lieux de la ville particulièrement emblématiques, comme la place du 1er novembre 1954, appelée autrefois place Foch, et plus tôt encore place d’Armes.

→ Et puis je me suis beaucoup servi de captures d’écran Google Earth pour m’aider à localiser certains lieux importants. Il faut savoir malgré tout qu’il n’est pas possible de descendre au raz du sol parce que Google n’a pas dû avoir les autorisations nécessaires. Alors Google Street View, n’en parlons même pas. Evidemment, c’est dommage, mais il y a beaucoup de photographes algériens talentueux. On peut faire leur connaissance sur Facebook. Il suffit de demander et on obtient bien souvent de très belles photos des lieux.

Donc quelques photos repères légendées en mode Google Earth :

  • Le quartier historique et rasé de la Marine basse (que j’ai commencé à mieux connaître au moment de l’écriture de l’article sur la Dame de Landini).
  • Les Bains Turcs (en mode Bing puisque Google Earth est devenu très sombre ces derniers temps…) dans le quartier de la Marine haute.
  • Le Parc Municipal (en mode Bing aussi)
  • Le domaine Maraval, au sud de Choupot, en face de Saint-Hubert.
  • Le cimetière des cholériques (ceux qui ont attrapé le choléra en 1849). Une photo sur laquelle on trouvera aussi le lycée Lamoricière, la place d’Armes, L’hôpital Baudens, et la Montagne de Santa Cruz.
  • L’escargot de Mers el-Kebir tout près du fort.

→ Et trois articles un peu différents parce que plus scientifiques.

  • La Géologie du coin en terme de tectonique des plaques. J’en avais fait une vidéo : aucun succès. Elle n’est pas bonne.
  • Un article général sur la jolie topographie (symétrique) des lieux. Aucun succès non plus. Mais je la trouve intéressante pour les enfants de pieds-noirs qui débarquent, et complémentaire de la 1ère vidéo évoquée plus haut.
  • Un article scientifique sur la Sebkha qui est vraiment le parent pauvre d’Oran.

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REPÈRES GÉOGRAPHIQUES

Gambetta – St-Pierre – St-Michel – Derb – Calère – Marine basse – Marine haute – Par le sud – Choupot – Maraval – Eckmühl – St-Charles – Tamashouet – Corniche (ce n’est qu’un début, je continuerai la liste…)

NB : l’article sur Escale à Oran. 20 minutes pour retrouver la ville des années 50 en vidéo. Mais il vaut mieux garder un œil critique. C’est un regard exotique pour les métropolitains des années 50 en manque de confiance.

Est-il seulement possible de comprendre Oran sans avoir conscience que la ville n’est horizontale que par artifice ? Oui, puisque je l’ai fait pendant un an. Mais c’est mieux si on comprend avant. Donc le premier article à lire, à mon avis, est celui des ravins qui explique comment les cinq principaux (Raz-el-Aïn, el-Rouina, la Mina, la Cressonnière et le Ravin Blanc) ont peu à peu été comblés. On comprend alors pourquoi la ville d’Oran fut une énorme araignée sans corps.

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→ A partir de là, j’ai tendance à penser qu’il faut se mettre en tête ses propres repères, et les relier ensuite au quartier correspondant :

      • Par exemple, j’ai aimé les ascenseurs de la cité La Fontaine parce qu’ils ressemblaient à ceux de la grande barre dans laquelle j’ai grandi à Pau, et du coup je relie tout ça au quartier Gambetta
      • La place Hoche et Seneclauze (qui est aussi à Bordeaux actuellement) sont liés au quartier St-Pierre
      • La gare (où travaillait mon grand-père paternel) et l’école Lamoricière (où travaillait mes grands-parents maternels) sont liés au plateau St-Michel (avec Yves Saint Laurent aussi au 11, rue de Stora).
      • Roger Dadoun, la rue d’Austerlitz, la rue coquine de l’Aqueduc, ou le désastre actuel (vu par RamZy) sont reliés au Derb (quartier juif).
      • Les pêcheurs (même ceux de Mers el-Kebir…) sont liés au quartier de la Calère (alors qu’il y en avait sûrement plus à la Marine)
      • Et l’école Emerat, la place Emerat (mon grand-père y a enseigné en 1948 et 1949), les rues haute et basse d’Orléans, et surtout les patios, sont liés à la Marine basse, puisque j’ai passé plusieurs jours virtuels (et un bien réel à Nîmes) avec d’anciens habitants du quartier, autour de la Dame de Landini, puis de la quasi défunte place Emerat, à essayer de reconstituer un quartier entièrement rasé.
      • La place de la Perle (mon lieu préféré à Oran) qui mêle à la fois l’église St-Louis, le tunnel Boutin (dont on retrouve la rue du matelot Landini de l’autre côté) et le minaret de la Mosquée de Sidi el-Houari (Saint de la ville) dans une même vue, est relié à la Marine haute.
      • Le Dar-el-Askri d’Oran qui s’appelait Dar Chakouri et se trouvait près du Parc Municipal. Il est lié à une vue d’Oran prise depuis le Sud et plutôt inhabituelle. Il m’a fallu de l’aide pour légender…
      • Mon père a habité Choupot, rue Aristide Briand puis rue du Foyer Oranais, donc je situe Choupot… même si je n’en ai pas parlé. Cela dit, je n’ai pas parlé non plus du pont Saint-Charles pour ma mère. Par contre, j’ai un peu évoqué la Cité Perret (mise en marche de la TV)
      • Mon père a habité un an du côté de Saint-Hubert et s’en allait au lycée Ardaillon en marchant le long des murs du domaine de Mme Maraval.
      • Et le grand-père de mon père était un petit bonhomme qui s’habillait toujours très bien le dimanche pour descendre à l’église d’Eckmühl alors qu’il était de Maraval. Je pense aussi à ces très belles pages sur Eckmühl construites par un rapatrié parfaitement intégré à la ville de Montpellier.
      • De son côté, ma grand-mère se faisait gronder par Mme Vaté (directrice du patronage Don Bosco d’Eckmühl) parce que le petit n’était pas encore inscrit au catéchisme…
      • La sœur aînée de ma mère a été enterrée au cimetière de Tamashouet (rapatriée en 76 à Perpignan) mais Paul Souleyre y est toujours, avec son fils Edmond, mort à Santa Cruz le jour du débarquement des Américains.
      • Le cas de la Corniche, des Bains de la Reine, de la Grotte de l’Aïdour, de l’Escargot de Mers el-Kebir, du Rocher de la Vieille, et de la plage des Andalouses.

→ La mémoire d’un enfant de pieds-noirs ne peut pas ressembler à celle d’un pieds-noirs puisque nous n’avons pas connu l’Algérie des années 50. Elle ne peut pas non plus ressembler à la mémoire des Algériens actuels puisque nous n’avons pas grandi à Oran. Ce genre de travail (le blog) fabrique une géographie intérieure dont j’ai déjà parlé dans le cas du film de 1952-53 « Escale à Oran ».

Une géographie intérieure qui permet de se dégager du regard exotique et métropolitain construit sur l’Algérie Française (regards actuel et ancien, tous deux très idéologiques) pour s’en construire un autre, plus intime, plus sensoriel, plus émouvant, dans lequel les pieds-noirs ne se reconnaîtront qu’à moitié (quel parent se reconnaît tout entier dans son enfant ?…) mais qui pourra servir de socle à des Alborans parfois désorientés, et bien souvent sans terre d’attache.

Je ne veux pas généraliser mon cas, mais je me sens quand même beaucoup mieux depuis que je peux visualiser mes parents, mes grands-parents, et mes arrière-grands-parents, se promener dans les rues d’Oran. J’imagine que le mécanisme psychologique à l’œuvre doit être connu des thérapeutes.

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DES REPÈRES SUR LES PLANS

Le plan originel – Le plan du site Oran des années 50 – Plan des cinémas du centre-ville – Plan de la Marine basse et place Emerat – Tambour san José au niveau de la place des Quinconces – Village des Planteurs – Cimetière des cholériques – Quartier juif – Promenade de Létang – Casbah – HLM de Gambetta – 1757 – Portes de la ville – Plan des patios de la Marine basse (à la main !)

Je me suis beaucoup servi de vieux plans d’Oran pour repérer les lieux.

→ Mais il y en a un auquel je suis plus attaché que les autres, c’est celui que j’ai reçu un jour par la Poste, et que j’avais commandé sur un site d’objets d’occasions. Lorsque je l’ai déplié, il y avait la trace d’un trajet (une ligne de bus ?) repassé au stylo bleu. Mon cœur a bondi : c’était la première fois que je me trouvais en contact direct avec l’époque. Sensation étrange. Il m’a beaucoup aidé dans les premiers temps. Je me rends compte aujourd’hui que j’ai dû avoir de la chance, on n’en trouve pas si facilement.

→ Mais au fil des mois, j’ai fini par utiliser celui qui pèse 6 Mo sur le site Oran des années 50 (une tonne, devrais-je dire) en le glissant dans mon smartphone pour pouvoir le consulter à tout instant, avec mon père, dans le tramway, ou au fond de mon lit à 3h du matin. C’est un plan extrêmement bien fait, coloré de différentes zones, et d’une clarté exemplaire. On a du mal à s’en passer quand on y a pris goût. C’est celui dont je me suis servi pour illustrer de nombreux articles.

→ Commençons toutefois par une exception qui confirmera la règle : le plan des principaux cinémas du centre-ville d’Oran qui a été fait à partir de mon vieux plan original reçu par la Poste. Je ne suis pas sûr de l’avoir utilisé dans d’autres articles. C’est qu’il y avait des petits cercles bien pratiques qui représentaient les cinémas.

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→ Le plan du site Oran des années 50 :

      • Je m’en suis servi pour un article auquel je suis sentimentalement attaché. La Dame de Landini m’a permis d’entrer en contact avec des personnes qui m’ont beaucoup apporté, et notamment une vision entièrement renouvelée du quartier de la Marine basse, rasé de fond en comble dans les années 80. Il y a un plan voisin qui permet aussi de repérer la Posada espagnola qui se trouvait dans le même quartier, place Emerat.
      • Je l’ai aussi utilisé pour localiser dans le quartier de la Marine haute, le tambour San-José place des Quinconces.
      • Au niveau des Planteurs, pour localiser le « village Indigène » (appellation d’époque) ainsi que le cimetière des cholériques, non loin.
      • Au niveau du quartier juif, pour la célèbre et coquine rue de l’Aqueduc.

→ Il y a ensuite des plans particuliers et très bien faits comme :

      • Celui qui se trouve à la fin du livre de Eugène Cruck, « Oran et les témoins de son passé », et qui permet d’avoir une vue de la Promenade de Létang.
      • Celui qu’on peut trouver sur la Casbah dans le livre de référence sur l’histoire de la ville rédigé sous la direction de René Lespes en 1938.
      • Celui qu’on trouve sur les HLM de Gambetta, et qui se trouve dans un article où la tour Eiffel (dans le jardin d’un boulanger de Gambetta !) est en vedette.
      • La carte de 1757 qui permet de se repérer dans les fortifications de la ville.
      • Celle de Jacques-Nicolas Bellin, cartographe (1703-1772) qui permet de s’y retrouver dans les anciennes portes de la ville.
      • Le merveilleux plan des patios de la Marine basse tracé à la main et de mémoire par Tchoumino.

Je compléterai sûrement cette page de temps en temps, au fur et à mesure des mes rencontres avec d’anciens articles. Je n’ai pas le courage aujourd’hui de tous les repasser un par un.

Si certains lecteurs désirent me signaler des oublis, qu’ils ne se gênent pas. Ça se passe en bas dans les commentaires (c’est aussi bien pour tout le monde) ou dans la page contact pour les timides.

 

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)

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