L’usine des cafés du Brésil à Eckmühl (source)

Il existe un site de rapatrié qui n’est pas entièrement consacré à Oran mais que j’aime beaucoup.

Probablement parce qu’il n’est pas entièrement consacré à Oran…

Il parle surtout de Montpellier. Et finalement, ça le rend vivant.

C’est en petit, tout en bas de la colonne de gauche, qu’on découvre des traces d’un passé algérien.

« Ascension à Santa-Cruz, Nîmes Courbessac » « L’exode d’Algérie : 50 ans déjà ! » « Musée de l’Histoire de la France en Algérie » « Mes origines oranaises et le récit d’un exode »

C’est vraiment très très rare qu’un rapatrié s’en aille mettre en tout petit, tout en bas : « Mes origines oranaises et le récit d’un exode. »

On pourrait trouver trente hypothèses toutes plus vraisemblables les unes que les autres pour expliquer ce retrait, mais globalement, elles balanceront toujours entre les deux termes de l’alternative suivante :

« C’est enfoui très profond et Montpellier n’est qu’un masque » / « il existe une vie possible à Montpellier après l’exode. »

Dans ma famille maternelle, mon grand-père en voulait tellement à la France après 62 qu’il n’a plus voulu travailler pour elle. Il a entraîné ma grand-mère dans sa décision. Je ne sais pas si elle était d’accord. Et je ne sais pas de quoi ils ont vécu.

Il n’avait que 46 ans.

Mon grand-père paternel a continué de travailler. Il n’éprouvait pas de rancœur particulière à l’égard de la France. Il avait vu arriver les choses de loin et il ne s’est jamais fait la moindre illusion.

Mais je ne crois pas pour autant qu’il ait jamais réussi à s’accorder avec la société française. Il était très différent des métropolitains.

Quand je regarde le site de Francis Lopez Pujante, à Montpellier, je me dis qu’il est possible que les choses se passent autrement.

Oublier, c’est inenvisageable, mais passer à autre chose – et de manière saine – il semble que cela arrive parfois.

Lorsque je lis les pages dans lesquelles Francis Lopez Pujante raconte son enfance oranaise, quartier d’Eckmühl, je constate qu’il est possible d’en parler avec émotion, mais sereinement.

Ce sont de très belles pages, parfaitement agencées, avec de beaux documents, de belles légendes et de beaux textes.

C’est sur ces pages que je suis tombé un jour en préparant mon texte sur l’anisette Galiana.

J’y suis resté longtemps.

Pour le seul plaisir de lire une enfance dépassionnée non loin du sable des arènes. Et pour le plaisir de retrouver un quartier que mon père (qui était de Choupot) a beaucoup aimé.

Mais parfois, je lis aussi quelques pages sur Montpellier.

Elles me sont nécessaires.

 

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)



 

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