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Rien que le nom, c’est quelque chose : San Ramón de la Nueva Orán

Petites précisions géographiques : San Ramón de la Nueva Orán, ou simplement Orán, est une ville de la province de Salta, en Argentine, et le chef-lieu du département d’Orán. Sa population s’élevait à 66 915 habitants en 2001. C’est une des deux villes les plus peuplées de la province, après la capitale (Salta) – Source Wikipedia.

Mais ce n’est pas Wikipedia qui m’a guidé vers la Nueva Oran, c’est Alfred Salinas dans un livre que je n’arrive plus à quitter : « Oran la Joyeuse – Mémoires franco-andalouses d’une ville d’Algérie ». Là, vraiment, je suis tombé sur une perle.

Pourtant, comme toutes les perles, on les repère difficilement.

Sur une page intéressante du très fréquenté site de JC Pillon (site qui semble ne plus fonctionner), il y a toute une liste d’écrivains dans laquelle se trouve Edgard Attias mais pas Alfred Salinas. Dans celle-ci qui est un site sur Mers-el-Kebir, il y a aussi une liste de livres très intéressants et, cette fois, on y trouve Alfred Salinas.

Statue du fondateur de la ville : Ramon Garcia de Leon y Pizarro

Le soldat Ramón à l’origine de la Nueva Orán

p300, Salinas raconte brièvement l’histoire d’un soldat oranais du XVIII°S, Ramon Garcia de Leon y Pizarro.

« Arrivé en 1790 en Amérique du Sud, il fonda le 31 août 1794 à un millier de kilomètre au nord-ouest de Buenos-Aires, la ville de San Ramón de la Nueva Orán, un nom qui, quelques années plus tard, s’allégea pour se transformer tout simplement en Orán.

C’est l’unique cité de la province à disposer du privilège d’avoir ses propres armoiries. Sa destinée éveille d’étranges similitudes avec son aînée méditerranéenne. Un tremblement de terre la dévasta entièrement en 1871. Elle fut reconstruite, et en 1920 atteignait environ 1200 habitants. Elle en aurait à présent quelques 70 000.«

Jame est de Buenos Aires. J’ai eu l’occasion de chroniquer le témoignage qu’il a donné dans le livre d’Hubert Ripoll et la réponse qu’il a faite un mois plus tard. Il voulait accoler le patronyme de ses grands-parents maternels à côté du sien pour conserver ses racines pieds-noirs.

Connaît-il San Ramón de la Nueva Orán ? Probablement, la ville est grande. Sait-il qu’elle a un lien avec Oran en Algérie. Probablement aussi, il est curieux. S’est-il posé la question de sa propre présence en Argentine, à un millier de kilomètre au sud-est d’une ville qui s’appelle Orán et qui arrive tout droit d’Algérie ? Je ne sais pas. Il faut être obsédé par ce nom. Il a sûrement mieux à faire et il a bien raison. Mais il a de la chance, s’il veut, il peut aller voir Orán .

Hypothèse sur l’origine de la Nueva Orán

San Ramón de la Nueva Orán est un beau nom pour une ville nouvelle. C’est beau de voir des grandes villes qui essaiment et créent des petites villes par-ci par-là, à certains moments de l’Histoire.

Cette ville est la trace d’une bifurcation de l’histoire d’Oran.

– En 1790, date à laquelle a lieu le tremblement de terre en Algérie, la ville est espagnole et Ramon Garcia de Leon y Pizarro s’en va (ou arrive ? ou les deux ?) pour l’Amérique du Sud.
– En 1792, l’Espagne cède Oran au dey d’Alger.
– En 1794, Ramon Garcia de Leon y Pizarro fonde San Ramón de la Nueva Orán.

Je me demande si ce n’est pas en apprenant que sa ville vient de tomber aux mains des musulmans que Ramon prend la décision de fonder une petite sœur en Argentine.

Pour que rien ne meure tout à fait.

 

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)

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Las voces de Orán – Groupe folklorique de San Ramón de la Nueva Orán

 

 

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