J’aurais pu intituler cet article « de la réinterprétation des faits selon son bon vouloir. »
Et il ne sera pas du tout question d’Algérie française (quoique), mais de l’étonnant quatuor : Marcel Cerdan, sa femme, Edith Piaf, et René Cerdan, le fils de Marcel.
Marcel Cerdan (surnommé « le bombardier Marocain ») est un champion de boxe français né Marcellin Cerdan dans le petit Paris de Sidi-Bel-Abbès, Algérie française, le 22 juillet 1916. […]
Le 27 janvier 1943, il épouse Marinette Lopez (1925-2011). […]
Le 27 octobre 1949, Cerdan prend le Lockheed Constellation F-BAZN qui assure la liaison Paris-New York pour sa revanche contre Jake La Motta. L’avion s’écrase dans la nuit du 27 au 28, sur le Pico de Vara, une montagne de l’île São Miguel, dans l’archipel des Açores. Il n’y a aucun survivant parmi les 48 passagers de l’avion. » (Wikipedia)
Le 22 août 1937, il dégomme Kid Marcel à Oran.
Du coup (je ne sais pas si c’est pour ça) mais il y avait une salle Marcel Cerdan à Oran. Et une rue aussi semble-t-il.
En résumé, c’est la gloire.
Retour au présent.
Les Cerdan ont une drôle de conception de l’amour
Il y a deux jours, Al Gérianie met en partage une interview vidéo de René Cerdan, fils du boxeur Marcel Cerdan.
Je l’écoute tranquillement en trouvant ça plutôt sympa et puis je passe devant une remarque qui ne fait pas tilt tout de suite, bien que mon inconscient me lance de gros signaux.
Une ou deux minutes plus tard, gêné par les gyrophares de mon cerveau qui ne veut plus continuer à écouter ces salades, je remonte le temps.
Stop : ça commence à 1’29’ et ça dure quand même une minute.
« Ma mère, c’est sa faute !
Ma mère a laissé partir mon père chaque fois qu’il partait bosser. En Amérique, en France ou ailleurs, elle le laissait partir. Elle préférait rester avec sa famille et ses enfants.
Donc ma mère, dans son inconscience, elle savait très bien ce qu’elle faisait : elle préférait sa vie privée que de faire la belle à Paris ou ailleurs.
C’était une femme simple, elle est restée simple. Ne vous inquiétez pas, mon père est toujours revenu à Casablanca, il est toujours resté avec ma mère, elle a jamais parlé de divorce.
Une fois, ma mère lui a adressé une lettre en lui disant « on se sépare, je te quitte. » Mon père lui a envoyé un télégramme en lui disant « si tu pars de la maison, je te casse la gueule. »
Ça résume, dans sa vulgarité, dans sa violence, tout l’amour d’un homme pour sa femme. »
*
Ma mère aurait entendu ça, elle aurait bien rigolé. Je l’entends d’ici…
Ce n’est certainement pas à moi de défendre la cause des femmes. Mais juste une remarque, tout de même : j’ai une admiration sans borne pour Marinette Lopez-Cerdan.
Son mari est champion du monde de boxe et elle ose lui écrire « on se sépare, je te quitte. » C’est juste incroyable d’être capable d’écrire un truc pareil à son mari, champion du monde de boxe.
Je connais des femmes qui n’ont pas eu ce courage-là face à des maris qui n’étaient pas boxeurs, et encore moins champions du monde.
La réponse tombe instantanément : moi aussi, je t’aime. Si tu t’en vas, je te casse la gueule.
Marcel Cerdan est enterré au cimetière sud de Perpignan. Comme mes grands-parents.
Je n’ai qu’une chose à dire :
Madame Lopez-Cerdan, respect !
Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)
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