Pèlerinage au sanctuaire de Nîmes Santa Cruz

C’est en ouvrant le guide Bel Horizon des monuments historiques et sites naturels d’Oran que j’ai appris avec stupeur que la statue de Santa-Cruz abritée à Nîmes n’était pas celle qui avait fait la procession de 1849.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas l’histoire, l’année 1849 à Oran est marquée par le cholera, et comme on n’en voit pas le bout, on finit par faire ce qui se fait toujours dans ces cas-là, on en appelle à Dieu.

Une procession se met en route avec la Vierge en tête pour que le cholera prenne fin. Et le cholera prend fin. Tout le mérite en est attribué à la petite statue qui deviendra sujet de vénération.

L’affaire prendra de l’ampleur puisque des pèlerinages seront régulièrement organisés et que des milliers de gens viendront de loin pour grimper sur les genoux, dans la souffrance, les flancs de la colline qui mène à la petite statue.

Il existe de nos jours à Nîmes le complexe de Santa-Cruz qui abrite une petite statue de la Vierge rapatriée d’Oran. Cette statue est régulièrement sortie de son abri à l’Ascension pour rejouer dans la ville la procession de 1849.

Très naïvement, je pensais qu’il s’agissait de la statue originelle.

Or ce n’est pas le cas.

La Vierge du sanctuaire de Nîmes Santa Cruz

« La vieille chapelle de Saint-Eugène fut fondée en 1892. Vu l’importance prise par le quartier, il fut décidé, en 1960, la construction d’une nouvelle église sur le site même. Cette dernière, inachevée, fait fonction de cathédrale, depuis 1983, et abrite les statues historiques de Santa Cruz : La statue Léoni, qui accompagna la procession de 1849 et celle dite de Courtinat qui la remplacera plus tard »

Voilà ce qu’annonce Bel Horizon dans son guide, de manière tout à fait anecdotique.

Passé le choc, je suis frappé par deux informations :

1 – Pour quelle raison la statue originelle est-elle conservée en l’église Saint-Eugène ? Quelle est l’importance de cette église pour avoir ainsi l’honneur d’accueillir la vieille statue mythique d’Oran. Je serai curieux d’avoir une réponse.

2 – La seconde information est plus profonde qu’il n’y parait. La statue originelle porte un nom : Léoni. Encore une histoire de « Lion ». Je ne peux pas croire qu’il s’agisse d’un hasard. Je ne sais d’ailleurs pas si je suis plus étonné par le nom lui-même ou par le fait que des personnes aient éprouvé le besoin d’attribuer un nom local à leur Sainte-Vierge. Il y a là une subtilité qui m’échappe et je serais très heureux d’avoir quelques éclaircissements sur le sujet.

Tout de même, je serai curieux de savoir ce que les pieds-noirs de Nîmes pensent de toute cette histoire.

J’aime beaucoup Léoni, comme nom.

Surtout sans le « e »

 

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)

*

PS1 : Un article qui permet d’y voir plus clair dans les statues de Santa-Cruz  (et découvert après les premiers commentaires en bas de l’article, bien sûr). Il est écrit par Théo Bruand d’Uzelle, responsable de la Chronique des Chercheurs de l’Algérianiste.

PS2 : Lionel a reçu d’une amie deux photos de « La Courtinat » qui se trouve dans la Basilique.

 



 

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