L’Algérie n’est pas encore sous le joug du tourisme mais elle n’attend que ça.

Les Français sont attirés par le Maroc et la Tunisie mais pas par l’Algérie. Excepté les Pieds-Noirs, bien sûr. C’est dans un article de MarsActu en date du 3 août 2012.

Il y a beaucoup de belles choses dans cet article, à lire absolument. Il y a aussi beaucoup de belles choses dans les articles liés.

Les Pieds-Noirs sont de plus en plus nombreux à retourner en Algérie et à y retourner encore et toujours pour retrouver là-bas, les quartiers où ils sont nés.

« Les seules personnes qui vont accepter d’être mal logées et de payer cher sont les Pieds-Noirs, dans la mesure où, pour eux, la démarche est quasiment palliative. »

C’était dans les années 70 mais les choses n’ont pas vraiment changé. La démarche est palliative. Il y a un manque et il faut le combler. Tout ça est assez logique.

Là où je me pose des questions, c’est quand des personnes comme moi ressentent aussi le besoin de voir l’Algérie. Quel est le manque, dans ce cas-là ?

Hier, je discutais avec une Algérienne qui me demandait : Paul, pourquoi aimez-vous tant Oran ?

La réponse aurait dû être : je n’en sais rien du tout.

Parce que c’est la pure vérité. Je n’en sais absolument rien. Et j’aurais tout aussi bien pu répondre : c’est pathologique. Au lieu de quoi j’ai dit : absolument toute ma famille était d’Oran. Ça doit être pour ça.

Un ami avec qui je prenais un verre l’autre jour Place du Palais me demandait de son côté : comment fait-on pour vivre sans racines ?

La réponse aurait dû être : je n’en sais rien du tout.

Mais par égard, on ne peut pas répondre ce genre de choses à quelqu’un qui a posé une question sérieuse. Il faut donner une réponse un peu moins négative. Alors j’ai répondu : on se débrouille. Ce qui est à peine mieux.

Les Pieds-Noirs ont été déracinés et ne retrouveront jamais l’Algérie de 1962, même après 350 voyages retour.  Les enfants de pieds-noirs sont sans racines. Ils ne font pas de voyages retour. Ils font des voyages aller.

A l’automne, ou plus tard, j’irai à Oran faire un voyage aller.

Mais pour retrouver quoi ?

 

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)

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