Deux éléments permettent de bien repérer la Mosquée du Pacha dans le quartier de Sidi El Houari.
Le minaret octogonal et le toit.
Le minaret octogonal se voit de loin, il est un excellent repère dans Sidi El Houari. Il est surtout d’une grande délicatesse architecturale. Très fin. Il trône au centre de la couverture du livre de Kouider Metaïr, Oran la Mémoire, que je regarde de plus en plus souvent.
Pour le toit de la mosquée, c’est un mystère.
Un mystère pour moi, bien sûr, car il doit y avoir une raison à tous ces petits dômes blancs autour de la grande coupole.
Cette composition très particulière m’a toujours beaucoup servi pour me repérer dans la ville, d’autant plus que je la regarde souvent vue de haut. Le minaret octogonal n’est pas toujours visible. Ces petits dômes blancs le sont invariablement. Lorsqu’on les repère, on sait tout de suite qu’on n’est pas loin de la Place d’Armes, mais dans le vieux quartier.
« Cette mosquée fut construite en 1796 sur ordre du Bey Mohamed el-Kebir qui la dédia au pacha Hassan. Celui-ci avait contribué financièrement avec l’argent provenant du rachat d’esclaves chrétiens. La construction fut réalisée sous la direction de l’Amin (Syndic) des maçons. Si Mohamed Cherchalli Ben Tadbirt.
Une pierre, qui fut détachée de l’édifice, et placée au musée d’Oran dans la salle d’archéologie musulmane, porte une importante inscription en caractères arabes donnant la date de fondation du bâtiment, une longue liste des biens inaliénables qui en composent la dotation (immeubles, magasins, boutiques) et cette dédicace:
« Cette mosquée a été construite par le grand, l’élevé, le respectable et l’utile, notre maître Sidi Hassan Bacha -sa présence imposante contribuera à détruire les ennemis de la religion !- à Oran, que Dieu conserve éternellement comme maison de foi ! »
Ce sont les informations historiques de Wikipedia.
Les informations architecturales apportent parfois davantage d’éclaircissements : « Le haut et gracieux minaret accolé à la mosquée pourrait dénoter une influence ottomane plutôt que les traditions du Maghreb.«
C’est en allant regarder les différents types de mosquées que j’ai mieux compris la mosquée du Pacha. Chaque région connaît une architecture de mosquée qui lui est propre. Il semblerait que l’architecture de cette mosquée soit typique des Ottomans.
Dans le plan ottoman, la mosquée « se compose d’une salle de prière sous une immense coupole cantonnée de demi coupoles et de couplettes. On trouve également en plus de la coupole centrale des coupoles souvent plus petites dans tout le reste de la mosquée, même où la prière n’est pas effectuée. Souvent, les mosquées de type Ottoman font partie de grands complexes. On peut déceler une influence Byzantine (de Sainte-Sophie notamment).«
Donc les nombreuses petites coupoles que je vois sont des petites salles de prière.
Je n’apprends sûrement rien à personne. Il suffisait de se pencher sur la question quelques minutes et je ne l’avais encore jamais fait.
Ces petits dômes sont pour moi l’essence même de la Mosquée du Pacha.
Ils lui donnent toute sa délicatesse.
Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)