Jeanne la Folle

J’ai toujours trouvé ce nom très beau : les  Bains de la Reine.

La connotation à la fois érotique et mythologique ne peut que laisser rêveur les rêveurs comme moi.

D’autant plus que ces Bains ont disparu.

Il ne reste guère que des photographies. Donc c’est le grand mystère de la Reine au bain

…l’histoire légendaire de Mélusine, fée du moyen-âge, qui interdit à son pauvre mari de la voir nue dans son bain le samedi. Il risquerait de découvrir son secret : ses membres inférieurs ont l’apparence d’une queue de poisson.

Et le samedi, el sábado, c’est jour de Sabbat, jour des sorcières.

Mélusine la sirène. Mélusine la sorcière.

« En partant de Mers El Kébir, la route de la corniche oranaise traverse, 3 kms avant Oran, les Bains de la Reine, un petit établissement thermal. Cette source était connue des Arabes bien avant l’occupation d’Oran par les Espagnols.

D’après la légende, une source aurait jailli sur l’invocation de Sidi Dedeyeb. A la prise d’Oran, le Cardinal Cisneros fit usage de ces eaux. Adoptées par la noblesse espagnole, elles doivent leur nom aux visites répétées de Jeanne la Folle, fille d’Isabel la Católica.

Ce sont des eaux chlorurées, sodiques, bromurées, d’une température de 55 degrés. » (Cercle Algérianiste – Le lien est cassé)

Bains de la Reine – Noter les amitiés de Gustave et d’Anaïs

JC Pillon complète un peu le portrait :

« Jeanne « la folle », fille d’Isabel la Católica et mère de Charles V était venue soigner sa maladie de peau avec les eaux thermales qui coulaient à 55°C. Avant la conquête espagnole, les indigènes appelaient ces bains « Hamam Sidi Deleion ». Dans la première moitié du siècle, bon nombre d’Oranais y venaient régulièrement soigner leurs rhumatismes. »

Jeanne la Folle, Mélusine espagnole, venait donc cacher sa queue de poisson dans un établissement thermal d’Oran. Peu de gens le savent.

Et puis la guerre emporta tout. Mers el Kebir se changea en base militaire antiatomique ultrasecrète et la sorcière Mélusine fut sacrifiée sur l’autel du nucléaire.

La grotte de l’Aïdour y passa par la même occasion. Il n’y eut plus de Bains de la Reine ni de Reine au Bain.

Jeanne la Folle, depuis longtemps disparue, disparut définitivement.

Et la Corniche devint la route de Bomo-plage.

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)



 

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