Un vieux plan d’Oran de la période espagnole

A Paris, Toufik m’a non seulement serré la main mais il a aussi jugé bon d’arriver avec plein de cadeaux. Le guide Bel Horizon, des marques pages et deux dvd sur Oran.

Le guide Bel Horizon a été rédigé par Kouider Metaïr. Il s’agit pour être plus précis du guide Bel Horizon des monuments historiques et sites naturels d’Oran.

Il n’a pas le format habituel des guides.

Je crois que c’est la première remarque que je me suis faite. Il n’est pas un rectangle dans la hauteur format A5, il est un rectangle dans la largeur. Il est plus large que haut.

Ce qui m’a d’emblée renvoyé à quelques questions : le format de ce guide répond-il à une nécessité ? Y a-t-il eu choix volontaire d’un format en largeur ? La ville d’Oran est-elle construite en largeur, par exemple ? Ou y a-t-il d’autres raisons ?

Le choix de l’image de couverture elle-même ne permet pas de trancher. Le dessin étire le regard à la fois vers le haut et sur les côtés. Vers le haut parce que le massif du Murdjajo y est représenté, et sur les côtés, parce que l’aquarelle cherche à prendre en vue toute la vieille ville qui s’étale au fond du ravin.

Les jeunes guides de l’association Bel Horizon

Ce qui est intéressant en fin de compte, c’est la volonté manifeste de Bel Horizon de se positionner en dehors des guides classiques. Là, je suis sûr que c’est volontaire. Et je soupçonne qu’un format en largeur est aussi (il doit quand même y avoir quelques contraintes matérielles, elles sont toujours là…) une manière de faire passer l’idée que ce guide n’a pas été rédigé pour les touristes sans âme qui viendraient conforter l’avidité des promoteurs mais pour les défenseurs d’une certaine idée de la sauvegarde patrimoniale, et plus encore, de la survie de la ville.

Car il y va de la survie.

Quand j’apprends que 60% de la vieille ville est abandonné, j’ai vraiment du mal à y croire puis à l’imaginer.

La plupart des gens cherchent à effacer de leur mémoire ce qui fâche, sans comprendre qu’ils sont assis sur leur mémoire, que la mémoire est leur socle, et qu’en se privant de ce socle, ils scient la branche sur laquelle ils sont déjà fort mal installés.

Pour une ville comme Oran -comme pour toute ville- il y a deux sortes de guides possibles.

  1. un guide à destination des touristes en faveur du tourisme
  2. un guide à destination des touristes en faveur de la ville

Bel Horizon a choisi la seconde orientation.

Pour un touriste comme moi, c’est une chance.

 

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)



 

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