Je ne suis pas spécialement poète.

J’aime la musique des mots et pourtant, j’ai du mal avec la poésie. Très vite, je suis perdu. Ce qui me rend incapable de porter un regard sur Blanche Bendahan, né à Oran le 23 novembre 1903 et morte à Nice, le 21 juillet 1975.

Saddek Benkada en parle assez longuement dans le livre de Kouider Metaïr, Oran la mémoire.

« Blanche Bendahan appartient à cette catégorie  de femmes juives inscrites dans la modernité et imprégnées de culture française mais, également, attachées aux traditions de la communauté juive séfarade d’Oran.

Celle-ci a donné à l’Algérie de nombreuses femmes écrivains judéo-maghrébines, de langue française, telle que Berthe Aboulker (épouse du docteur Benichou, demi-sœur de Célestine Aboulker, née à Alger, marié à un avocat juif oranais, Julien Harburger), Sarah Levy, etc.« 

Je me perds très vite dès lors qu’une liste de noms se glisse dans un livre. Je suis incapable de suivre une énumération, donc je saute les lignes. C’est involontaire (et regrettable).

Mais il y a un avantage à ce défaut : je regarde autre chose en attendant que l’énumération s’égrène. Et je vois passer « nombreuses femmes écrivains judéo-maghrébines »

J’ai reçu il y a peu, un gros livre « Ecriture féminine : réception, discours et représentations » sous la direction de Mohamed Daoud, Faouzia Bendjelid et Christine Detrez. Ce sont des textes tirés d’un colloque international sur l’écriture féminine organisé à Oran en novembre 2007.

Je dois le chroniquer pour une revue de Sciences Sociales en ligne et je l’ai à peine commencé. Mais je n’ai pas pu m’empêcher de le commander.

C’est que je n’avais pas encore compris qu’une branche en moi arrivait de là…

Lorsque je vois écriture féminine, je me dis peut-être.

Peut-être y a-t-il là enfin, dans ce livre féminin, un echo de ce qu’a vécu ma mère en Algérie et qui lui a fait apprécier la France.

Peut-être y a-t-il là enfin, dans ce livre féminin, une femme qui raconte les cancans des autres femmes dans les appartements d’Oran.

Peut-être y a-t-il là enfin, dans ce livre féminin, une femme qui jette par la fenêtre les fourneaux devant lesquels elle passe ses matinées pendant que la famille pêche les oursins.

Je suis tombé sur un poème de Blanche Bendhan, « L‘Odeur du Sud » , qui célèbre son Algérie natale. C’est sur cette page.

J’ai de plus en plus le soupçon que ce genre d’ode à l’Algérie fut publié parce que les éditeurs de l’époque étaient en grande majorité du genre masculin. Ils retenaient ce qu’ils pouvaient comprendre pour rejeter ce qui ne fait pas sens, le féminin.

Blanche Bendham ne m’intéresse pas beaucoup, même si elle semble sincère. Je cherche autre chose et je mets bien du temps à le trouver. La parole des femmes est enfouie.

J’attends beaucoup de mon gros livre sur l’écriture féminine.

Trop, sûrement.

 

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)



 

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