En 5 mois de parcours oranais, je découvre seulement aujourd’hui le Casino Bastrana.
Je devrais avoir honte et me cacher plutôt que de le crier haut et fort, mais j’ai passé l’âge d’avoir honte pour ce genre de choses.
Comment ai-je pu passer à côté de ce bâtiment ? La question est plus intéressante.
Sûrement parce que même avec beaucoup de bonne volonté, maintenant que je connais son nom, je n’arrive pas à obtenir autre chose que quelques rares photos très anciennes.
Dans une chronologie de l’histoire d’Oran sur Wikipedia, je tombe sur une misérable ligne qui me laisse encore plus perplexe :
1860 : construction du Casino Bastrana ; ce lieu a servi pendant plus d’un siècle comme théâtre, salle des fêtes et salle de concert.
Il s’est donc passé des choses dans ce Casino et je n’ai jamais vu passer son nom.
Où est passé le Casino Bastrana ?
Peut-être à cause de la construction du Théâtre de la place d’Armes. Je trouve des renseignements sur le site d’Edgard Attias :
« A Oran, en 1905, un homme de valeur présidait aux destinées de la Cité. Cet homme Hippolyte Giraud possédait une rare culture, nourrie et affinée par l’expérience acquise au cours de nombreux voyages dans diverses grandes villes du monde et voulait en faire profiter sa ville.
Il décida de doter Oran d’un nouveau théâtre en remplacement du « vieux » casino Bastrana, de la rue de Turin, qui n’était plus digne, il est vrai, d’une population de plus en plus dense et dont le goût pour les Arts s’affirmait chaque jour. »
Donc ce bâtiment était le seul dévolu au théâtre au XIX°S.
Il y a une école Bastrana dans le quartier de la Marine. Il y a aussi un stade Bastrana photographié sur ce site consacré à la Marine. Voilà.
Je finis par demander sur Facebook.
« Il a été détruit assez vite après l’Indépendance, dans les années 60. Je crois qu’ils voulaient en faire une place devant la mosquée. En fait, un immeuble a été construit sur une parcelle. Le reste est devenu un terrain vague. J’y ai vu La Famille Hernandez. »
C’est étonnant ces bâtiments à la fois célèbres et inconnus. Le Casino Bastrana a l’air d’avoir tenu une certaine place dans la vie culturelle d’Oran mais il n’en existe plus de trace.
Ah, si ! quand même !
On y distribuait les dossards pour le Criterium de l’Echo d’Oran.
Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)