J’ai passé l’après-midi dans les vieilles photos.

A gauche, mes grands-parents maternels le jour de leur mariage, en 1941.

J’ai bien plus de cent visages, mais rien d’Oran. On ne photographie pas la ville dans laquelle on habite. Sauf quand on sait qu’on va partir. Ils devaient penser qu’ils resteraient toujours.

Alors il a fallu se rabattre sur ceux qui avaient pris des photos.

Serge Durrieux a fait un livre magnifique. Oran ville aux cent visages, en deux tomes. Je n’ai que le premier.

Il était au milieu des vieilles photos. Il est sorti en 1982. Je vois qu’il est sur Price Minister à 99€ le tome1 et 75€ les deux tomes.

Autant prendre les deux tomes, ce sera moins cher.

Ou alors sur Mémoire de notre temps : c’est 25€. Comprenne qui pourra.

Mon grand-père faisait du dessin, des meubles, de la sculpture sur bois. J’ai un tableau gravé sur un mur dans mon escalier. Une casbah.

C’est chez lui que j’ai trouvé Jeanne Cheula, trésor d’écriture à la fois classique et sensible. Elle lui a dédicacé l’ouvrage en souvenir de la rue Marquis de Morès. Je sais pourquoi maintenant. J’ai mis du temps à trouver.

Il avait un certain goût. Il a vite dû s’apercevoir que le livre de Serge Durrieux n’était pas comme les autres.

A mon avis, c’est de très loin ce qui se fait de mieux en terme de photographies pour les années 50. Ce ne sont pas des cartes postales ni des photos maladroites, il y a des angles de vue, donc des intentions.

Il suffit de jeter un œil sur le Petit Vichy par exemple.

C’est très subjectif : on est dedans.

On se promène et on regarde les enfants à dos d’âne qui nous doublent. On a mis les enfants dans le manège et on rêvasse devant une petite fille qui tourne. On attend notre tour pour acheter de la barbe à papa.

Tout n’est pas comme ça dans le livre de Serge Durrieux, mais enfin, on croise de près un israélite aveugle qui vend des billets de loterie au coin du Printemps, la folie des soldes devant la Maison Darmon sur la place Foch, les Tonneaux Savignon qui attendent d’être embarqués devant la proue du Sainte-Maxime, et le tunnel du passage Boutin qui débouche sur la Place de la Perle.

Mon lieu préféré à Oran.

Bien qu’il ne corresponde à rien du point de vue de la mémoire familiale.

Et puis je suis tombé sur deux photos qui sont là pour jouer. Il faut deviner.

Vous avez de la chance, c’est vous qui allez jouer parce que moi j’ai les réponses en dessous. Dommage. J’ai quand même fermé les yeux à temps pour voir si je m’y retrouvais.

Pas toujours.

Je ne connaissais pas le grand bâtiment de l’E.G.A. Pourtant, il est difficile à rater. Je ne sais pas comment j’ai fait.

Donc je vous mets les deux photos. Il y avait déjà les numéros. Les réponses, ce sera pour demain.

D’ici-là, bonne journée et bonne nuit.

 

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?).

*

NB : les légendes des photos se trouvent sur cette page.



 

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