Medina Djdida – (ex. Village Nègre)

Lorsque j’ai commencé à discuter du Village Nègre avec mon père, en août 2010, j’ai profondément été marqué par la dénomination de ce quartier.

J’ai tout de suite senti que je serai mal à l’aise avec ce nom et que je ne saurai jamais vraiment l’utiliser. Même lorsque je parle de Medina Djdida, je ne suis pas à l’aise, parce que derrière ce nom se trouve, dans ma tête, le Village Nègre.

Je ne peux rien y faire.

J’écris sur ce blog depuis trois mois et je n’ai toujours pas parlé du Village Nègre. Je ne sais pas si je pourrai en dire quelque chose un jour parce qu’il est beaucoup trop lié aux événements de la guerre.

Tewfik qui y habite le fera peut-être pour moi.

Mon père allait au lycée Ardaillon qui se trouvait à la limite du Village Nègre et m’a raconté quelques horreurs que je n’ai pas l’intention de retranscrire ici.

Des horreurs des deux côtés, bien sûr, comme dans toute guerre qui se respecte et que je me refuse d’aborder parce que des millions d’autres que moi le font et que le challenge, dans ces conditions, est plutôt de ne jamais l’évoquer publiquement une seule fois.

Dans tous les cas, je ne me sens pas légitime pour parler du quartier de la Medina Djdida, même légèrement. Et pourtant, ce n’est pas l’envie qui me manque.

Je vais donc laisser cette place à un ancien maire qui fait ça très bien dans son livre Oran, histoire d’une ville. Il s’agit de Houari Chaila, cousin éloigné de Hafid Boualem dont je n’ai pas de nouvelles et que je salue ici.

 

Le Village Nègre dans le livre de Houari Chaila

Houari chaila retrace l’historique de ce quartier en fin de compte artificiel et le fait de manière suffisamment claire et intéressante pour que je décide de le publier ici.

« Après l’occupation d’Oran en 1831, l’une des premières mesures de l’administration militaire française fut de faire raser toutes les habitations et autres masures qui masquaient les vues du côté de l’est, entre Château-Neuf et le Fort Saint-Philippe.

On fit de même, par la suite, pour tous les gourbis qui, du côté du Ras El-Aïn, pouvaient favoriser des embuscades et permettre à des assaillants de se glisser jusqu’aux remparts de la ville.

En 1845, le Général Lamoricière voulut débarrasser les abords de la Place Kleber des tentes et des habitations indigènes, car la vieille ville était considérée comme un quartier européen.

Il fixa alors cette masse flottante originaire des tribus des Zmalas, Douaïrs et Gharabas ainsi que des gens de couleur, et créa par ordonnance du 20 janvier 1845 un village indigène sur un emplacement revendiqué par le domaine entre la lunette Saint-André, le cimetière juif et celui de Sidi Bachir.

Ce fut le village des « Djalis » ou des « étrangers », que l’on appellera par la suite, assez improprement d’ailleurs, « Village Nègre » et actuellement « Medina Djdida » ou Ville Nouvelle.

Pendant longtemps, ce village a constitué le principal centre d’agglomération des musulmans algériens dans la ville d’Oran, et ses principaux lieux de vie étaient le marché Sidi Okba et l’esplanade de la « Tahtaha ».

Voilà.

Je pense que l’essentiel est dit en ce qui concerne les origines.

Pour le reste, ce sont parfois des photographies.

 

 

La cheminée de la minoterie par exemple, qui dépasse de très haut les constructions labyrinthiques. 

 

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)

*

PS : il y a sur cette page, un article très bien qui parle du Village Nègre, depuis l’intérieur.



 

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