J’avais décidé aujourd’hui d’écrire quelque chose sur le téléphérique de Santa Cruz.

Et puis quand je m’y suis mis, le moins que l’on puisse dire, c’est que j’ai manqué d’inspiration.

Et pourtant, j’avais tout sous la main. Je savais plus ou moins ce que je voulais dire.

Le problème, c’est que ça ne m’intéressait pas suffisamment pour que je sois porté par le sujet.

Ça, c’est un vrai problème d’écriture que je vais tout de suite me dépêcher d’aller poser en bas, en violet surligné de jaune, dans les trois conseils d’écriture : quand on n’est pas porté par le sujet, on n’est pas près d’écrire avec style.

Mais j’ai eu de la chance, Tewfik est apparu sur Facebook pour me demander comment j’allais. Je lui ai dit, mon cher Tewfik, je ne suis pas du tout inspiré. Je me suis mis en tête d’écrire sur le téléphérique de Santa Cruz, je ne sais pas pourquoi, et je suis en panne.

J’ai discuté 20 minutes avec un autre Toufik ce matin, je pensais que j’avais de quoi écrire quelque chose de valable parce que j’avais appris des tas de choses, mais non, ça ne suffit pas. Il faut arriver à transcender le sujet. En général, je le transcende en y trouvant un grain de beauté.

Là, aucun grain de beauté à l’horizon, pas de petite flamme, que de l’information. Une histoire de kamikaze qui en fin de compte ne m’inspire pas.

En désespoir de cause, je demande à Tewfik s’il n’a pas un poème sous la main.

Et en disant cela, je me rappelle soudain qu’il m’en a déjà déposé un, l’autre jour, dans la messagerie de Facebook. Un poème en arabe sur les femmes et l’alcool. Et je me rappelle très bien m’être dit je ne comprends évidemment rien à ce qui se dit mais j’adore cette écriture qui tourne en spirale au milieu des étoiles de losange.

Tewfik voulait me donner une traduction de certains passages. Et puis Facebook s’est joué de lui ; il a perdu sa connexion.

Il a fini par revenir. Mais c’était trop tard, je n’avais plus envie de connaître le sens des arabesques.

Je lui ai demandé d’attendre demain.

J’adore regarder les spirales qui tournent dans les étoiles.

 

Demain, je saurai ce qu’elles veulent dire.

Aujourd’hui, je regarde.

 

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?).

 

*

 

حروفه

جريمة تحت سماء

حيرتني

لحنت قافية … أفزعتني.

رأيتها جمالا

فأودعتها

نصيبا مني

فقالت صاغرة المقام

 » من ملازمي ؟

سيد من أسياد قومي؟

أو

دونك نصيب نسب منا؟

رأيتك اعتليت مقاما.

استعليت… حقيرا

فخذلاني بقدر

شؤمه شؤم

إليك من وجودي

فنفسك اشتهت عنبا

قلت عنه سهل

المنال »

تمايلت بليدا

أسعدت ربا

سجنته روحي.

ألفتك

يا نفس

عودا…

بلا  وتر

و في مواساة

حزني

أسعدني ربي بخمر

من صلب عنب

عفن فيه آية

و بحروف…

تنتصب لربها

لينثر منها شعرا

ف…

لجمت بك

بك

يا… حروفي

كلامي و سؤلي…

سكوتي… و ملامتي

اتخذي من ذاك الحبر جسدا…

ذليلا.

وانفخي فيه

سحرك

ليعبد.

راوديني في قولي

 » أنبتك يا من

ظننت أن الهوى

حسب

لا  يطاع لغير…

الأشراف

و نسب

عرق، انتساب، تماثل

و…

تقاطع بين الأجداد.

بخسا لك…

و لأجدادي

ولمن ورثني سماء

فوق أرض

غير أرضه. »

ربي  ناولني

سقاية

و صن الباغية

إذا ما انحنت لي

طوعا…

و تجردت من ثوبها

وصرنا جزءا…

من بعضنا.

فلا مكثت يوما

لغير عاهرة.

فللأسياد ما سادوا.

ولي قنينة و عود.

 

Tewfik Bensouci



 

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