Le trésor caché d’Oran n’est pas très loin, il suffit d’ouvrir les yeux.

Lorsqu’on arrive par le bateau, on ne voit que ça.

Même depuis Google Earth, il est difficile de passer à côté. Fatéma Bakhaï se pose encore la question, ça m’étonne.

Dans la deuxième version du livre de Kouider Metaïr sortie en 2003, elle commence son article par la question « Où se trouve le trésor d’Oran ? Où est-il caché depuis près de deux siècles ?« 

Tout commence en 1805, parait-il, mais le début est long et parsemé de batailles peu intéressantes. Donc j’en arrive au fait : « le nouveau Bey d’Oran pouvait être satisfait, le beylik de l’ouest était pacifié […] les coffres du Bey s’emplirent de joyaux, de solthanis, de pierres précieuses et de boudjous (monnaie en cours à l’époque)

Or bien sûr, quand on a tant d’argent, les choses tournent rapidement mal ; on devient flemmard et on passe son temps affalé dans les canapés avec trois jolies jeunes filles lascives qui nous brossent les poils du torse. La belle vie, quoi.

Mais non. Pas la belle vie. Ce ne serait pas moral. Et le Bey d’Oran est à ce point tombé en décadence qu’il en devient tyran. C’est vrai que du coup, c’est déjà moins drôle. Les notables de la ville s’exaspèrent et finissent par adresser une plainte au Dey d’Alger qui dans son coin se faisait la remarque que la ville d’Oran ne contribuait pas beaucoup à sa richesse personnelle.

N’écoutant que son coeur, il décide pour récupérer son bien d’envoyer un agha, Omar El-Deldji, qui vérifiera les comptes du Bey.

Et nous voici arrivés au moment tant attendu : le Bey se doute de quelque chose. La nuit précédent l’arrivée d’Omar, il fait une petite virée sous les étoiles avec deux maçons pour trouver une cachette à son trésor.

Et il en trouve une tellement plaisante qu’il en profite aussi pour y enterrer les pauvres maçons, on ne les reverra jamais.

C’était il y a deux siècles. Tout le monde cherche la cagnotte depuis. Sans succès.

Pourtant. Ce n’est pas compliqué. Il suffit d’ouvrir les yeux.

Bonne nuit. Je pars me coucher.

 

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?).



 

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