Les escaliers de la rue de Saïda – Photographie Tewfik Bensouici

Hier après-midi, je discutais d’Oran avec Tewfik et je lui demandais entre autres choses d’écrire un article pour Memoblog.

Il m’a promis de le faire un jour puis il m’a dirigé sur une page Facebook.

J’en suis tombé par terre. 55 photos magnifiques.

J’ai bien dû passer une heure à les admirer une par une. Vraiment, je ne connais aucun site qui m’offre des photos d’une telle qualité. On a droit à tout sur Oran, mais rarement à ça.

Là, il est minuit et demi, je demande à Tewfik s’il accepte que j’écrive l’article de samedi sur son talent de photographe ; ça le fait rire, il me dit pas de problème, mais je ne veux pas savoir quelle photo tu vas mettre à côté de l’article, tu me laisses la surprise.

A la gare – Photographie Tewfik Bensouici

Voilà. Je crois que tout est là. Ça ne sert à rien de discuter de l’écriture, de la photographie, du cinéma, de la mode, que sais-je, tout tient dans le regard qui est porté sur le monde. Descartes a fondé l’Occident sur la célèbre formule « nous rendre comme maître et possesseur de la nature », Tewfik sait qu’on n’est maître de rien du tout et il attend la surprise.

Il attend la surprise ici parce qu’il attend la surprise de façon générale. C’est une manière d’être au monde. Et comme il habite Oran, il se promène un peu partout et il attend de la ville qu’elle offre des surprises. Un sourire ? hop, il le saisit à la volée en haut des marches de la Calère. Et voilà la Calère qui se met à sourire.

Le front de mer – Photographie Tewfik Bensouici

Il habite près de la gare donc il va faire un tour dans son quartier. Soudain, voilà la gare qui déborde de vie au milieu des enfants. La vieille gare d’Oran. Je suis content de la voir comme ça, c’est là que travaillait mon grand-père paternel et ma mère n’habitait pas très loin. Ça rajeunit toute ma famille, d’un coup.

Ambiance sepia sur le Front de mer. Le vieux lit le journal sur un banc pendant que les jeunes admirent le port, accoudés à la rambarde. Le sol de la promenade est incurvé pour permettre l’évacuation de l’eau qui tombe lors des orages ; les troncs de palmiers sont barbouillés de chaux insecticide ; les plaques d’immatriculation titubent.

C’est une Oran bien vivante que tu nous offres, Tewfik.

Merci.

 

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?).



 

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