Si j’ai mis une photo de rose des sables ici, c’est parce que cette roche évaporitique se forme habituellement sur les abords des sebkhas.
Je ne suis pas arrivé à savoir s’il y avait des roses des sables à la périphérie de la grande sebkha d’Oran. Il n’y a pas non plus de film de cette sebkha, c’est vraiment la parente pauvre de la région.
Les monuments de la ville sont photographiés sous toutes les coutures mais il faut se battre pour trouver quelque chose de sérieux sur la sebkha d’Oran.
Le seul film qu’on trouve est un petit film familial qui n’a d’autre intérêt que de montrer qu’une sebkha passe la moitié de son temps totalement asséchée.
J’ai toujours aimé les sebkhas.
Ces formations géomorphologiques possèdent une charge poétique très forte. Elles ont la capacité finalement assez rare de provoquer chez l’auditeur des images étonnantes. Lorsque j’étais plus jeune, on m’a souvent parlé des sebkhas.
Sebkha à l’origine… du plâtre
C’était la plupart du temps dans un amphithéâtre où 200 étudiants prenaient des notes sur des tonnes d’informations géologiques. Là au milieu, ces structures faisaient figure de grandes déesses un peu mystérieuses parce qu’elles avaient le don de fabriquer des évaporites.
Les évaporites sont des roches particulières qui se forment suite à l’évaporation de l’eau peu profonde de la sebkha soumise à de fortes températures. Les sels précipitent et forment par exemple du gypse à la base de certaines évaporites. On en fait du plâtre.
Du plâtre… Mon Dieu quel manque de délicatesse. J’aurais préféré entendre on en fait des roses des sables.
Pour ceux qui ont envie d’en savoir un peu plus, il y a ici des informations géologiques très claires et la sebkha d’Oran est à classer dans les sebkhas fluvio-lacustres. Le lac est approvisionné par un réseau hydrologique très développé qui provient principalement des massifs du Tessala. Par capillarité, l’eau de la nappe phréatique peu profonde remonte à la surface et s’évapore laissant des dépôts blancs d’évaporites parfaitement visibles sur Google Maps par exemple.
« L’eau de cette Sebkha est salée, elle forme une pellicule de 10 à 30 cm qui varie en fonction de la pluviométrie. Cette pellicule s’assèche complètement durant l’été suite a une très forte évaporation et une sécheresse qui dure depuis une dizaine d’années » nous informe la Direction hydraulique de la Wilaya d’Oran sur une page de forum dans un article très complet qui n’est malheureusement plus accessible.
Et puis surtout, il y a des flamands roses.
Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?).
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NB : après avoir regardé le petit film familial, pensez à aller faire un tour du côté des zones humides Ramsar de la région.
05/04/2008 – Balade sur la Sebkha d’Oran par valetgreg