Oran le front de mer – Photographie Tewfik Bensouici

Bon, il est 2h18 du matin, je discute depuis 3h avec Tewfik.

Oran, l’Algérie, le Halouf, tout y passe.

J’ai sous la main un article sur l’Orangina mais quelque part, je me dis qu’il est possible de faire mieux.

Donc Tewfik me dit va voir  je fais des rimes, ça peut te faire un article.

Merci Tewfik. C’est bien ce que tu fais. En plus tu lis Antonin Artaud. Tiens, un cadeau pour te remercier de m’avoir appris plein de trucs sur Pillon, Oran et le reste.

Voilà sa voix.

Il était complètement fou Antonin. Mais il est l’un des premiers à m’avoir appris qu’il valait mieux être fou qu’en bonne santé.

« J’ai été malade toute ma vie, et je ne demande qu’à continuer. Car les états de privation de la vie m’ont toujours enseigné beaucoup mieux sur la pléthore de ma puissance que les crédences [=croyances] petites bourgeoises de « la bonne santé suffit ». Car mon être est beau, mais affreux, et il n’est beau que parce qu’il est affreux«

* * *

Il y a eux

Puis

 Y a Toi

Y a les Créateurs

Puis

Y a Toi Créature

Y a tes hommes

Qui s’exécutent

Y as des Tambours

Qui se font entendre

 Y a des territoires

Et puis

 Des guerres

Y a du sang

Sur les terres

Sur les glaives

Et puis

 Sur nos mains

Y a les murs

Y a des religions

Et puis

Des astuces de bricole

Y a la lune

Et puis

Mon Cœur

Y a le temps

Et puis

Nos éclats de rire

Y as des putes

Que t a créées

Y a les nuages

Dans le Ciel

Puis

Y a les carpeaux

Sur la terre

Y a l’Art

Puis

 La philosophie

Y a les caprices en l’aire

Et puis

Des atomes

Y a les hormones

Y a les alcools

Y  a des mers

Y a des rêves

A nous en faire

 Y a les champs

Et puis

Nos souvenirs

Y a une dictature

Dans nos pubs

Y la vie

Sans clémence

Y a des envies

Qui nous hantent

Y a de la honte

Dans nos envies

Y a des dés

Qui se font jeter

Y a le destin

Qui se livre 

au Hasard

Y  a celui

Qui vit

Y a les autres

Qui le jugent

Y a les amours

Et puis

Y a des choses

A dire

Y a les Roméo

Et puis

Sans Juliette

Y a une porte

Qui sonne

Y as des fleurs

Au seuil

De cette tombe

Y a des pierres

Y a des cadavres

Y a le nombre d’Or

Et puis

Celui des étoiles

Y a une bécassine

A Belgrade

Et puis les amazones

 D’Athènes

Y a une tasse

Qui me réchauffe

A Londres

Et puis

Y a le brouillard

Y as nos larmes

Qui nous font pleurer

Y a des doigts

Qui se croisent

Y a un destin

Qui se démêle

Y a le froid

Y a la solitude

Qui nous chagrine

Y a des alcools

Qui nous consolent

Et puis

Y a  des amis

Que vous faites rire

Y a une colombe perdue

Et puis

Y a les hommes

Qui la cherche

Y a des hommes

Qui se connectent

Et puis

Y a les préservatifs

Y  a des cons

 Dans nos télés

Y a des Rimbaud

Des Baudelaire

Et puis

Des vers

Sans rimes

 

Tewfik Bensouici



 

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