Le quartier de la Marine (dont il ne reste que l’école Emerat au centre) ainsi que les hauteurs de la Calère (détruites en juin 2013) – Wikipedia

Oran, quartier de la Marine basse, quasiment détruit – La Calère (en partie détruite aussi) correspond aux maisons qui se trouvent en hauteur, en bas à droite sur la photo. (crédit photo : José Bueno mai 2003 sur le site de JC Pillon) »Les autorités ont démoli illégalement le quartier de La Calère »

On est au début des années 1980, et c’est Wikipedia qui l’écrit dans un article intitulé « Histoire d’Oran ».

Mais dans son article « La Calère », Wikipedia nuance beaucoup ses propos puisqu’il est maintenant question de…

« l’ancien quartier de pêcheurs au centre historique d’Oran (Merlin, 1963) qu’il a fallu démolir en 1980 suite à l’effondrement de quelques habitations et à son état de vétusté quasi général ».

Il faut toujours se méfier de Wikipedia.

Promenade de Létang, port, Marine et Calère en 1937

L’animal a l’air inoffensif comme ça, avec de bonnes intentions même, puisqu’il est fait par des gens tous gentils qui font ça gratuitement et pour notre bien, mais il faut toujours se méfier des gens qui veulent notre bien.

Qui mieux que moi sait où est mon bien ? Sûrement pas Wiki.

Donc ces informations-là, il va falloir aller les vérifier. C’est la base de toute information digne de ce nom.

Et je n’ai pas réussi à vérifier la première des deux, c’est-à-dire que la Calère a été détruite illégalement. Donc si quelqu’un a des sources, qu’il m’indique le document auquel cette information fait référence.

Le second article, en revanche, possède sa source : Construire en zone à risques, le cas de la Calère à Oran, par Ammara Bekkouche 2007. Et on peut lire l’article en entier à cette adresse si on a envie de se faire mal à la tête.

Alors quoi ? C’est vrai que la Calère a été détruite au début des années 80 ?

Vue de la Calère, en blanc, sur le flanc de la colline. Le bas de la photographie correspond au quartier de la Marine, avec en bas à gauche, la rue de l’Arsenal. (Photo Norbert Gimenez dans le coin de Georges Vieville sur le site Oran des années 50)

En mode Google Earth, j’avais l’impression qu’elle existait toujours. Qu’est-ce qui a été détruit au juste ? En tous cas, si je lis bien l’article, je dois me rendre à l’évidence, le quartier a été démoli et « le Plan Directeur d’Aménagement Urbain (PDAU), élaboré en 1997, recommande d’affecter la zone à des activités touristiques avec jardin public ». Il y a un jardin ??

(C’était vraiment l’un des tous premiers articles, je ne connaissais rien à Oran, je découvrais…)

Ce qui est sûr, par contre, c’est que La Calère est remplie de failles : la plaque africaine vient s’écraser contre la plaque eurasiatique avec bassin arrière-arc, prisme d’accrétion et failles multiples.

Il ne fait pas bon construire sur un terrain en mille morceaux et entaillé par « le ravinement anarchique dont les effets nuisent à la stabilité des pentes et des ouvrages ». Les Espagnols pourraient se venger.

Rappelons-nous octobre 1790 :

« Dans la nuit du 8 au 9, un violent séisme fit plus de trois mille victimes en moins de sept minutes. À la suite de ce terrible évènement, le roi d’Espagne Charles IV ne vit plus l’intérêt d’occuper Oran, qui devenait de plus en plus onéreuse et périlleuse ; il entama des discussions, qui durèrent plus d’une année, avec le Bey d’Alger.

Un traité est signé le 12 septembre 1792. Après un long siège et un nouveau tremblement de terre qui désorganisa les défenses espagnoles, le bey Mohamed Ben Othman, dit Mohamed El Kébir, prit possession d’Oran. » (Source : Wikipedia, Histoire d’Oran.)

C’est la page de Wikipedia qui m’annonçait que la destruction avait été illégale.

Il faudra que je vérifie tout ça.

 

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?).



 

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