Edgard Attias commence la quatrième partie de son livre, Oran de tous les jours, 1830-1962, par l’histoire du Sidi Bel Abbès.
« Le 20 avril 1943, un tragique épisode de la guerre se déroulait près d’Oran. Le Sidi Bel Abbès, l’un des plus modernes navires de la ligne Oran-Marseille, touché de plein fouet par une torpille, coula, engloutissant en une minute et vingt secondes, 834 hommes sur les 1287 se trouvant à bord.
Il se trouvait à hauteur des îles Habibas, à environ 10 milles de la côte et 30 milles d’Oran. Le temps était brumeux et la visibilité mauvaise ne portait qu’à 250 mètres.
Vers 7h45, un signal d’alerte retentit. Quelques minutes plus tard, une secousse violente se faisait sentir. Touché par le tribord aux 2/3 avant sous la ligne de flottaison, il prit immédiatement une forte inclinaison, puis l’avant disparut et l’arrière se dressa à la verticale, restant quelques instants immobile avant de sombrer.
Le Sidi Bel Abbès transportait l’état-major et le 1er bataillon du 4ème régiment de Tirailleurs sénégalais à l’exception de la 3ème compagnie embarquée sur le Djebel Aurès avec le 3ème RTS« .
D’après deux autres documents fournis par Jean Krausse, les deux torpilles seraient arrivées un peu plus tôt le matin, à 6h47.
« 20 avril 1943 A 06H47, le SIDI BEL ABBÈS est touché par une première torpille, à hauteur de la cale 2. La gerbe de flammes est évaluée à deux cents mètres selon les témoins, provoquée par l’explosion des munitions et de l’huile de palme. La passerelle est détruite.
La deuxième torpille touche la chaufferie achevant la dislocation de la partie avant du château et de la coque. La partie avant disparaît rapidement.
Sur l’arrière, une foule grossit pendant que la coque prend de la gîte sur tribord. La violence de l’explosion a soufflé la plupart des embarcations et la disparition de la quasi-totalité de l’équipage ne permet pas la mise en œuvre du matériel de sauvetage restant.
Aucun radeau ne sera largué avant la disparition du navire. Les hommes se jettent à l’eau avec leur brassière de secours.
Aucun navire d’un convoi ne doit s’arrêter pour porter secours, mais le pétrolier LORRAINE, devant l’ampleur de la tragédie, lance quelques-uns de ses radeaux au passage.
En une minute trente, le paquebot a disparu de la surface de la mer. Son assaillant, le sous-marin allemand U-565 (LV Wilhelm FRANKEN) parvient à s’échapper malgré les recherches.
Toujours sous la menace de l’ennemi, les escorteurs ne reviennent pas sur les lieux du naufrage et de nombreux naufragés, saisis par le froid ou blessés, disparaissent.
Vers 10H00, le chalutier armé britannique STELLA CARINA (matricule FY 352) ainsi que les avisos-dragueurs britanniques FELIXTOWE et FOXTROT, arrivent sur les lieux.
Sur un total de 1 287 personnes embarquées, ils ne recueillent que 453 survivants, dont beaucoup sont blessés ou brûlés (16 officiers sur un total de 41, 157 sous-officiers sur un total de 234, 245 tirailleurs sénégalais sur un total de 907, pour les passagers, 2 officiers sur 10 et 33 hommes sur un total de 95 pour l’équipage).
Tous seront transportés à Oran, notamment à l’hôpital Baudens. »
La seconde guerre mondiale est aussi passée par Oran, même si elle y est passée de manière différente. Il faudra que je revienne là-dessus parce que la présence américaine à Oran semble avoir marqué certains esprits.
Mon père est né en 1943 et j’ai des photos le montrant bébé dans les bras des américains qui essayaient par ailleurs de séduire sa mère. Les américains cherchent toujours à séduire.
Mais je les respecte car ils savent prendre soin des morts.
Il y a une stèle en mémoire des disparus au cimetière américain d’Oran.
Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)