Essayons d’évoquer malgré tout quelque chose qui m’est totalement étranger.
J’ai découvert il y a peu la robe traditionnelle oranaise originaire de Tlemcen appelée la « Blouza oranaise. » (l’orthographe « blousa » existe aussi. Je ne sais pas si l’une est plus valable que l’autre.)
Il semblerait que le terme « Blouza » se suffise à lui-même, et que « Blouza oranaise » ne soit qu’un pléonasme, c’est-à-dire la répétition dans une expression de deux mots qui indiquent la même idée. La « Blouza » aurait le même sens que la « Waharaniya » , et on ne dit pas la Wahraniya d’Oran.
La question de la forme
Il est possible que j’écrive des bêtises, donc il ne faut pas hésiter à me corriger.
C’est en tombant sur ce très beau site presque par hasard que j’ai découvert l’existence des robes algériennes, et de la Blouza.
J’ai mis un temps fou avant de commencer à me faire une idée de ce que pouvait être une Blouza.
La robe est chargée ; il y a une grande diversité de motifs, perles et couleurs, si bien qu’on a du mal à en extraire une certaine unité qui porterait à coup sûr le nom de Blouza. Je me suis souvent posé la question : s’agit-il d’une Blouza ?
Mais c’est à cause de l’orthographe.
« Blousa » m’a fait tourner en rond pendant une heure à la recherche de quelque chose de précis. Si j’étais tombé sur « Blouza », les choses auraient été simples.
« El Blouza (wahraniya) est une robe traditionnelle d’Algérie. À l’origine, cette robe vient de la ville de Tlemcen. C’est pour cela que l’on appelle aussi Blouza Sidi Boumediene (en référence au Saint Patron de la ville de Tlemcen) tenues traditionnelles de Tlemcen et Oran. Puis, avec le temps, les nombreux couturiers qui se sont installés dans la ville d’Oran, capitale de l’ouest algérien, ont exporté leur savoir-faire. » (Plus de précisions sur Wikipedia – Ne pas hésiter à corriger Wikipedia non plus, si nécessaire.)
Voilà pour le côté historique ; passons côté tissu.
Je suis parti de mon site d’origine avec pour unique guide ces quelques renseignements : « Cette tenue est une robe avec une ornementation de perles en guise de décolleté. »
Plus perturbant qu’autre chose, en fin de compte… j’ai passé mon temps à chercher des perles là où j’aurais du élargir mon regard.
Il est vrai que les perles sont importantes, mais elles sont tellement intégrées aux broderies qu’on les distingue à peine.
Les caractéristiques de la Blouza
J’ai obtenu davantage de renseignements sur Dziriya.net.
« Elle [la Blouza] se compose en une robe dentellée ou en tissu et d’une sorte de long jupon qu’on appelle « jaltita » qui vient en bas et de la même couleur que la robe. Elle s’attache avec une ceinture. La mode est au ceinture en strass ou en tissu, comme pour les caftans. […] Perlée, à la broderies, broderie africaine, strass, kentil, beaucoup de matériaux peuvent être utilisés pour confectionner la blouza. Elle se porte en demi manche, ou en manches trois quarts. »
Je commence à avoir une petite idée, même si ce n’est pas très clair.
Je conseille de lire attentivement les commentaires qui se trouvent au bas de la présentation, les messieurs apprendront beaucoup de choses sur ce qui plait aux dames.
Finalement, je suis tombé sur quelque chose de clair et simple :
« La Blouza est une robe cintrée à la taille, qui se porte décolletée, avec des manches courtes, ce qui lui confère un côté moderne par rapport au célèbre caftan. Enrichi de perles, paillettes et broderies fines, la blouza est portée dans la vie de tous les jours, mais aussi au cours des fêtes et des cérémonies religieuses. »
Il semblerait pourtant que la Blouza perde un peu de distance face au Caftan (j’ai lu cette information quelque part en passant, mais je suis incapable de la retrouver sous la demi-tonne de Blouzas que j’ai traversées aujourd’hui) ce qui est en contradiction avec notre ami wikipedien qui trouve la robe particulièrement moderne :
« Elle est donc une tenue moderne, contrairement aux autres tenues plus lourdes, plus chargées du Maghreb. La Blouza est contemporaine. Elle s’adapte aux modes si bien par l’utilisation de plus en plus de matières que de perlages de plus en plus variés venus de partout. Elle s’ouvre facilement à la modernité. »
Je ne sais pas du tout qui va l’emporter du caftan ou de la blouza dans les années futures, mais il me semble en effet que la blouza permet davantage de liberté.
La robe de mosaïque verte en haut et la très élégante tenue mauve ci-contre démontre toute la plasticité de la Blouza traditionnelle.
Voilà que je me fais chroniqueur de mode.
Ce fut un plaisir.
Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)