Charles Brouty – Artiste reporter de l’Algérie Heureuse

De temps en temps, j’aime bien revenir vers les auteurs admirables.

Aujourd’hui, Charles Brouty : un artiste reporter de l’Algérie Heureuse et du Sahara – 1897 – 1984.

Le livre est vraiment très beau.

Je l’ai reçu l’autre jour ; rien que la couverture est un bonheur.

J’ai découvert Charles Brouty totalement par hasard, en cherchant un remplaçant à Cagayous, un jour de mai 2012.

Cagayous remplissait un volume entier de la collection que possédait mon grand-père sur l’Algérie Heureuse. Ça m’avait mis en colère. Aujourd’hui que j’ai d’autres auteurs en tête, j’éprouve davantage de curiosité pour Cagayous dont j’essaierai de reparler d’ici peu.

Mais pour l’instant, honneur à Charles Brouty qui m’a permis, un soir de mai, de retrouver quelques couleurs.

« Charles Brouty appartient à une génération d’artistes qui a donné ses lettres de noblesse à l’Algérie. Brouty collabore avec talent à l’illustration de la grande presse et de très nombreux ouvrages où il combine, dans ses croquis, choses et gens.

Charles Brouty – Le port d’Oran

Passionnés comme lui par le peuple d’Alger, deux grands artistes, Jean Launois et Étienne Bouchaud, l’accompagnent. En 1930-1931, il obtient la bourse de la Casa de Velasquez, puis le Grand Prix artistique de l’Algérie.

Virtuose d’un dessin qu’il a constamment épuré pour le réduire à l’essentiel, Brouty fait preuve dans ses notations d’une maîtrise absolue. » (La suite sur cette page de présentation du livre)

Je reconnais les « Grands » à cette qualité : « virtuose d’un dessin qu’il a constamment épuré pour le réduire à l’essentiel. »

Et je commence à avoir l’œil. Même si je passe encore à côté de pas mal de choses.

Quand j’ai vu le dessin que je mets à droite, j’ai rapidement compris. Il y a tout ; la simplicité du trait, la brise de l’air marin et le petit plus qui donne vie à l’ensemble : la position des enfants sur le bateau.

Charles Brouty – A la fontaine Bouskène

Mais dans le livre de Elisabeth Cazenave et John Franklin, on découvre un Brouty coloré tout à fait exceptionnel.

Je m’y prends un peu à l’avance, mais si vous ne savez pas quoi offrir à votre arrière-grand-mère à Noël, je vous conseille de lui glisser ces 160 pages sous le sapin.

Ça va lui remuer les tripes.

Alors bien sûr, comme je suis complètement obnubilé par Oran, je me jette tout de suite sur les dessins de la ville pour m’abreuver d’images nouvelles, tant il est vrai que je commence à me lasser des photos prises depuis Santa Cruz.

Charles Brouty – Oran, Santa Cruz vu de la Marine

Et je ne suis jamais déçu avec Brouty, je sais toujours que je vais être surpris. Parce qu’il y a un regard.

J’ai par exemple très mal scanné (j’ai essayé trois fois de suite et puis j’ai laissé tomber, ce sera comme ça) « Santa Cruz vu depuis la Marine ». Il y a dans la maigreur et la vitalité du garçon qui tourne le dos à Santa Cruz quelque chose de l’Espagne rude, sèche et populaire, qu’il est difficile de retrouver sur les photos de l’époque.

C’est toute la puissance du dessinateur.

Oran vue depuis Santa Cruz

Je n’en dirai pas plus. C’est inutile.

Mais je ne terminerai pas sans le clou du spectacle.

Je crois que je suis tombé dessus quasiment tout de suite. Et j’en suis resté estomaqué.

Je ne sais pas si c’est Brouty, si c’est mon édition, si c’est ma vue ou si c’est une blague mais page 42-43, il y a le dessin ci-dessous.

Si c’est mon édition, je préviens tout le monde, elle n’est pas à vendre.

 

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)



 

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