L’association Bel Horizon d’Oran a publié un livre, Oran, la mémoire, un guide des monuments historiques de la ville, ainsi qu’un CD multimedia, « Mémoires en images », que Toufik m’a offert à Paris, fin juin.

Je l’avais regardé un peu rapidement à l’époque. Je m’y suis repenché plus sérieusement cet après-midi, à la recherche de petites choses.

Je regarde souvent les films deux fois. La première pour découvrir et la seconde pour ne plus découvrir ; les petites choses me font alors signe.

La première fois que je regarde le CD en juillet, je dévore les informations historiques. Il y a beaucoup de renseignements. Le texte est clair, compréhensible, accessible. C’est parfait. Les photos défilent, je regarde.

 

Mais je ne crois pas que je vais jusqu’au bout. Ou alors, je survole.

Parce qu’au bout, il y a en point n°12, l’association Bel Horizon.

Et là, subitement, la petite chose me fait signe. A l’intérieur du CD, c’est plus précis : l’association Bel Horizon en 100 photos.

100 photos.

Alors que je ne suis pas intrigué au mois de juillet (je regarde surtout la ville sous toutes ses coutures), je le suis aujourd’hui. Je file directement sur les 100 photos.

Et là, je comprends à quel point l’association sort de nulle part, c’est-à-dire de la décennie noire.

En 2001, l’Algérie s’extrait des ténèbres. Oran se retourne sur elle-même et constate les dégâts.

C’est vraiment la sensation que j’ai quand je regarde les premières photos.

Il y a tout à transmettre.

Formation des guides des monuments

C’est assez touchant : la première année est consacrée à des cours et des sorties pour former les futurs guides. On les voit dans des salles de classe avec des architectes, des historiens, ou des géographes. Ça dépend des jours.

Et puis de temps en temps, ils font des sorties sur le terrain pour voir ce qui leur a été enseigné.

Ça me rappelle la fac. C’était tout à fait ça. Mais je sortais pour observer des cailloux et des petites fleurs.

Là, c’est pour sauver une ville du désastre absolu.

10 ans plus tard, Sidi El-Houari est toujours en danger : 60% de la vieille ville est en ruine.

60%, c’est juste énorme.

Mais il y a eu des changements.

Le CD date de 2005, on est en 2012.

Visite de terrain dans le Derb (ancien quartier juif)

L’année dernière, la randonnée de Santa Cruz rassemblait 15 000 personnes, je crois. Qu’on me corrige si je dis des bêtises.

L’association a vraiment grandi. Elle est presque devenue une institution et récupère des fonds européens pour sauver le centre-ville.

Ça fait des envieux dans le giron des associations. C’est comme ça.

Mais je ne me permettrais pas le moindre commentaire. Bel Horizon est là 10 ans plus tard, en pleine forme me semble-t-il, et sauvegarde ce qui peut être sauvegardé. Aux dernières nouvelles, ils fabriquaient une maquette de la ville, période espagnole, après celle des origines.

Je ne me rappelle plus précisément.

Pour ma part et très égoïstement, j’espère juste qu’ils arriveront à tout tenir à bout de bras jusqu’à mon arrivée, un de ces jours.

Et puis je suis content, ils ont mis des barrières de sécurité tout en haut, à Santa Cruz. Il n’y avait rien.

Ça laisse songeur.

 

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)



 

Articles recommandés

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *