Le manuscrit alchimique de Ripley – 1570

Je crois que la première chose que le novice apprend quand il se penche sur Oran, c’est que le véritable nom de la ville est Wahrān et que Wahrān signifie les deux lions.

Ici commence une légende bien ancrée dans la ville puisque les deux lions les plus célèbres sont ceux qui encadrent la façade de l’hôtel de ville.

On les retrouve aussi à l’horizon oriental, juste avant Arzew, sous la forme d’une petite chaîne à deux sommets, la Montagne des Lions.

Et on en retrouve encore un des deux sur cette carte de 1883, au bout du fusil à droite de la gravure, en plein Murdjajo.

Bon, et puis c’est confirmé par un linguiste local donc il n’y a plus rien à rajouter.

Si, peut-être une chose.

Oran – Montagne des Lions (mode Google Earth – jeter aussi un œil sur la vidéo de présentation d’Oran et de ses alentours)

On part du principe que ces deux lions sont identiques, jumeaux en quelque sorte, or rien ne vérifie une telle hypothèse. Pour tout dire, j’en doute même fortement.

Lorsque j’ai entendu parler de ces deux lions pour la première fois, mon sang n’a fait qu’un tour, j’ai retourné mes vieux grimoires alchimiques dans tous les sens en quête de lions déjà croisés.

C’est quoi l’alchimie ?

Un monde d’images auxquelles on ne comprend rien mais qui n’en restent pas moins fascinantes. Et le lion tient une place de choix dans le bestiaire.

Sous deux formes : Le Lion Vert et le Lion Rouge.

La chapelle de Santa Cruz prise depuis le fort. Au fond, en haut à gauche de la photographie, la montagne des lions

Il suffit de lire ce qui se trouve sous chacune des images que je viens de mettre en lien pour comprendre que je ne vais rien pouvoir vous expliquer.

Et puis je suis resté enfant, ce sont les images que j’aime dans l’alchimie.

En général, je préfère même les gravures aux dessins colorisés mais l’image de Georges Ripley (un tout petit peu plus bas dans la page avec un commentaire intéressant) a tout de même un charme auquel il est difficile de résister. D’ailleurs, je ne résiste pas.

Ces deux lions sont d’une grande noblesse.

Entre les deux, une « porte ouverte sur des flammes ». Il ne ferait pas bon passer de l’autre côté ? Allons donc ! Juste en-dessous, n’est-ce pas le Phénix qui renaît de ses cendres ?

« Oran est supérieure à toutes les autres villes par son commerce. C’est le paradis des malheureux. Celui qui arrive pauvre dans ses murs en repart riche » dixit le grand Ibn Khaldoun.

Voilà, le Phénix renaît de ses cendres après être passé entre les deux lions.

Ça a quand même une autre allure.

 

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?).

*

NB : Voir aussi l’article sur la chasse aux lions au XIX° siècle.



 

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