A chaque fois que je trouve quelqu’un dans le même état d’esprit que moi, je note son nom dans un petit cahier bleu.
Et peu à peu, je construis mon panthéon personnel.
Peu importe qu’il n’y ait pas grand monde, l’essentiel est que j’y trouve les personnes que je lirai et relirai toujours.
Il y a donc l’historien amateur Edgard Attias, le dessinateur Charles Brouty, l’historien-sociologue Alfred Salinas, et maintenant Amédée Moreno.
Pourquoi Amédée Moreno ?
A cause d’une très belle page du site de Jean-Claude Pillon dans laquelle j’ai reconnu une attitude simple que j’apprécierai toujours. L’amour d’une ville et de ceux qui l’aiment, y vivent et y ont vécu, au-delà de tout.
Amédée Moreno et Oran d’aujourd’hui
Je retranscris ici un tout petit passage sans lequel je n’aurais pas forcément compris dans quel état d’esprit se trouve Amédée Moreno en écrivant ses livres.
« Quant à moi, je ne vais plus à Oran en touriste mais, en quelque sorte, en « ambassadeur de la culture ». Je suis impliqué à fond au C.C.F. (Centre Culturel Français) et dans l’Association oranaise « Bel-Horizon de Santa-Cruz » (adhésions admises, avec ou sans apport financier) très soutenue par mon vieil ami Christian Poncelet, président du Sénat.«
J’ai la confirmation des qualités de l’homme Amédée Moreno dès la lecture de la page d’accueil de son site.
Amédée Moreno a vécu les mêmes souffrances que les autres mais l’amour de la langue pieds-noirs, de la ville d’Oran et de ses habitants (présent et passé), lui a toujours permis de rester vivant, c’est-à-dire d’établir des relations avec les gens.
Une jolie anecdote qui permet de comprendre ce qu’est le parler pieds-noirs, mélange de syntaxe française et de vocabulaire espagnol : « Los cinco cientos ».
« Le parler est une singularité de peuplade remontant à la nuit des temps, une sorte de passeport de clan portant le sceau du langage commun. Du nôtre, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’un idiome, à la manière alsacienne ; tout au plus un langage idiomatique, un « parler franspagnol » si l’on me permet cette expression. La syntaxe étant d’essence française, seuls les vocables et les locutions restent en majorité d’origine ibérique. Pourtant, les Castillans ne nous comprennent pas toujours lorsque nous causons avec eux et nous ont surnommés, par dérision, « los cinco cientos » (les cinq cents), ce gallicisme étant notre façon d’exprimer chez eux, à la française, le nombre espagnol « quinientos ».
J’ai commandé ses deux livres qui ne se limitent pas à la langue mais racontent aussi le contexte. Il suffit de lire la page qu’il consacre à la vierge de Santa-Cruz pour saisir que je vais apprendre beaucoup de choses.
Tant mieux et merci Amédée.
Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)