Oran photographie par Ramzy Bensaadi

Après avoir lu le texte de Kamel sur Facebook, je suis resté pensif.

Que faire ?

Oran est une ville offerte aux prédateurs de l’immobilier, tout le monde sait ça. Or, très égoïstement, je ne veux pas qu’elle disparaisse trop vite.

Je veux pouvoir la découvrir un jour telle qu’elle existe encore aujourd’hui, avec son vieux quartier en ruine mais toujours là, debout et digne.

Oran change très vite ; je ne veux pas qu’elle change trop vite. Et si elle change, je ne veux pas qu’elle tire un trait sur son passé. Tirer un trait sur son passé, c’est définitivement compromettre son avenir. Tout le monde sait ça aussi.

Sauf les « notables » de la ville.

Merci pour ce texte, Kamel.

Paul Souleyre

* * *

Concernant les informations se rapportant au patrimoine, à l’Histoire, et au développement de leur cité, certains lecteurs oranais et citoyens basiques ne semblent pas saisir la grave nuance qui existe entre le canular et l’intox.

Il devient alors nécessaire d’infliger aux amorphes et aux crédules une vérité cinglante en leur clamant haut et fort que ni la Casbah, ni les autres vestiges d’Oran ne seront restaurés, réhabilités, ou mis en valeur pour leurs exploitations culturelles.

Ce que doit savoir le commun des mortels, c’est qu’il existe une presse propagandiste asservie.

Une presse stratégique pour les rapaces et les prédateurs, une presse qui accélère le processus de destruction du patrimoine en propageant la rumeur d’une levée de bouclier des oranais groggy par les pesanteurs sociales.

Dans le cas de la ville d’Oran, ces pigistes de services ponctuellement sollicités, scribouillards par excellence, liftent et distillent l’info dans le but de refroidir les ardeurs et tromper la vigilance des quelques rares défenseurs de la ville encore en exercice.

Annonçant à qui veut l’entendre que la réalité des enjeux est toute autre, ces prédateurs de l’immobilier, ploucs et voraces, venus des confins du pays, utilisent quelques ouailles de la puissance publique pour atteindre leurs objectifs en trois phases :

  1. Tout d’abord en œuvrant dans le silence et la sérénité à l’abolition de la mémoire d’Oran et de ses repères ancestraux.
  2. Ensuite en s’appuyant sur l’oubli et le déracinement des reliques telle la mémoire vivante pour mieux l’achever.
  3. Enfin en s’attaquant à tous les espaces perdus pour tronquer la vérité sur leurs objectifs non avouables.

Face à ce défi, il est impératif pour la société civile oranaise libre de refuser toute allégeance à l’autorité administrative quelle qu’elle soit. Une association doit se reconstituer statutairement pour défendre les intérêts d’Oran, ville à l’histoire séculaire, témoin et carrefour de plusieurs civilisations. C’est la condition sine qua non pour qu’une force se mobilise autour de la ville et veille à la préservation de sa mémoire collective et de son patrimoine matériel et immatériel.

Nos « Béni gardes à vous » et « Beni notables » de service ont trahi les valeurs morales et immatérielles léguées par nos prestigieux maitres d’Oran. Veules et serviles, ils se prostituent dans les salons de la honte et mangent à tous les râteliers en offrant leurs honteux services auxiliaires.

Oran, moitié indue occupant, moitié expatriée sous d’autres cieux, se désintéresse totalement de sa gestion. La partie humaine, urbanisée par les componctions du temps, profite des chaudes soirées d’été pour se pavaner dans les dédales du théâtre de verdure le temps de quelques transes –raï– histoire d’évacuer stress et drame social.

Ne soyons pas offusqués par cette situation, elle peut être le point de départ d’une prise de conscience collective. L’espoir nous est permis de faire revivre une véritable société civile oranaise non affiliée à une quelconque obédience.

J’espère que tous, vous comprendrez le sens de cette intervention.

 

Kamel Lamek



 

Articles recommandés

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *