La Blouza oranaise est un grand succès.
Il faut savoir que parmi les 200 articles écrits depuis 6 mois, il y en a un qui arrive très très loin devant tout le monde : « Je découvre par hasard la Blouza oranaise. »
C’est absolument incomparable avec les autres articles, dont tout le monde se fiche royalement, et c’est très bien. Ça me permet d’accéder à certaines réalités.
Et seule la réalité m’intéresse.
La première de toutes les réalités est celle-ci : si on veut être lu, il faut prendre en considération Google.
Je ne l’ai pas fait exprès mais j’ai écrit un article optimisé sur l’expression-clée « blouza oranaise » beaucoup plus recherchée dans les moteurs comme Google que la cathédrale d’Oran, la tragédie de Mers el-Kebir, ou Aurélie Picard et Caïda Halima.
Il y a deux jours, je recevais par le formulaire de contact un mail d’une jeune femme qui me remerciait de lui avoir fait découvrir comment la blouza oranaise avait évolué, parce qu’elle en était restée aux robes chargées et lourdes, alors que les dernières sont élégantes et raffinées.
Elle voulait notamment savoir comment se procurer celle qui se trouve en fin d’article, de couleur mauve (qui moi aussi me plait beaucoup) et que j’avais prise sur cette page qui n’est pas une page de vente.
Je n’ai pas pu la renseigner, bien sûr, mais je me suis mis à réfléchir.
Et je me suis posé la question que quelques lecteurs fidèles se sont peut-être posés le jour de la parution de l’article : quelle folie est donc passée par là pour qu’une telle chronique voit le jour un matin de septembre ?
Je ne vais pas révéler le temps passé à fignoler ce texte, on va m’enfermer dans un établissement spécialisé.
Mais la question mérite d’être posée.
Je laisserai cependant à chacun le soin de se fabriquer la réponse qui lui conviendra.
Et puis hier, pendant que j’écrivais sur les Tidjani et le lien invisible qui liait peut-être les deux femmes Aurélie Picard et Caïda Halima, mon portable a signalé un mail. Une Algérienne (au moins d’origine, si j’en juge par le prénom) venait de s’inscrire à la newsletter.
La première.
Et j’ai retrouvé le même plaisir fugitif, déjà éprouvé deux jours plus tôt lors de la réception du message sur la blouza oranaise, de la possibilité d’un regard féminin.
D’autant plus que je recevais par ailleurs une confirmation d’Amazon à propos de la commande d’un livre de Leïla Sebbar.
J’ai repensé à ma mère.
Et à ce gros livre aussi, qui m’attend sur une commode, et à propos duquel je culpabilise beaucoup, parce que je dois le chroniquer depuis le mois de juillet, et que je repousse ce travail sans trop savoir pourquoi.
« Écriture féminine : réception, discours et représentations. »
Mais j’en parlerai forcément un jour ou l’autre, parce qu’il est étonnant.
Il est tiré des Actes du colloque international « Ecriture feminine : réception, discours et représentations » , organisé le 18 et 19 novembre 2006 (anniversaire de ma mère qui fêtait ce jour-là ses 60 ans) au CRASC, Oran, avec le concours du Groupe de Recherche France-Maghreb Ecole Normale Supérieure des Lettres et des Sciences Humaines – de Lyon.
J’en suis même venu à me réveiller cette nuit (je me suis rendormi assez vite) pour repenser à Caïda et Aurélie et me dire que décidément, c’était vers là que je voulais aller.
Ce matin, je me suis rappelé l’anecdote du roi Boabdil et l’article sur Blanche Bendahan qui date déjà du 20 juillet. La très belle Nicole Garcia, aussi.
Ou le regard d’Antoine Martinez sur sa femme.
Et j’ai compris ce que je cherchais depuis 6 mois.
Oran dans le regard des femmes.
Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)