Sidi bel kacem ben kabou el tidjani

C’est comme ça. On me laissera chercher plutôt que de me donner les réponses.

La faute à une certaine naïveté, j’imagine.

Je papillonne donc dans le livre de Houari Chaila, « Oran, Histoire d’une ville » lorsque je tombe sur un paragraphe consacré à l’Imam Benkabou Belkacem.

« Cet homme de foi et de charité a été pendant des décennies le grand Imam de la mosquée qui porte désormais son nom.

Cet édifice religieux a été construit dès les années vingt par la Bachaghate Caïda Halima dont le souhait était d’être enterrée dans la mosquée le jour de son décès.

Voeu exaucé, car cette grande dame repose à jamais dans ce lieu de culte.

L’Imam Benkabou Belkacem était affilié à la confrérie des « Tidjani » , dont le siège central se trouve à Aïn-Mahdi, à 60 km de Laghouat, berceau de la confrérie Tidjani […] 

Vers 1730, naquit ici Ahmed Tidjani, fils d’Ahmed, serviteur d’un marabout surnommé El Madhi (le tranchant) parce qu’il tranchait les difficultés, installé près d’une source Aïn El-Madhi. »

Il y a pas mal de renseignements sur Laghouat à cette adresse.

Où l’on retrouve Aurélie Picard. J’en ai déjà parlé par ailleurs :

« 1870 – Si Ahmed Tidjani a 20 ans, détenteur de la divine baraka, il est le maître de la Voie « El Tarika » car il est le fils du Grand Maître  érudit et respecté, Mohammed es Seghir et d’une de ses concubines hartanies. Il est accompagné de son demi-frère Si Bachir.

Ils sont en France car ils avaient accepté d’aller rendre visite et féliciter les tirailleurs algériens qui s’étaient illustrés à Wissembourg (Alsace). La défaite de Sedan face aux troupes de l’Empereur d’Allemagne conduit le gouvernement à quitter Paris pour Bordeaux.

Aurélie Picard travaillait chez un député de la Haute Marne en 1870 lorsque un prince arabe : Sidi Ahmed Tidjani la rencontra et tomba amoureux d’elle, et lui demanda de l’épouser. Leur mariage fut béni par Mgr Lavigerie et par le grand Mufti d’Alger.

Devenue Lalla Tidjani, elle défendit hardiment sa confrérie et poursuivit l’oeuvre de son mari jusqu’à l’heure de sa mort en 1933 (à l’âge de 84 ans).

C’est elle qui serait à l’origine de la construction du palais de Kourdane, à quelques battement d’ailes de la zaouïa. Une construction somptueuse relativement à son époque. Le palais devait ainsi être construit à l’image de sa locataire élevée au rang de reine. »

Je rappelle l’épitaphe sur la tombe d’Aurélie Picard :

« Ici se trouve la tombe de Mme Aurélie épouse du Sidi Ahmad Ammar petit-fils du Ghaouth Sidi Ahmad Tijani. Décédée avec la foi musulmane par l’attestation de tous les Musulmans qui l’ont connu dans la Zaouiya de Kourdane,

Agée de 84 ans, le lundi 28 Août 1933. »

Quelques précisions sur Caïda Halima par ailleurs.

« Elle mourut dans sa maison de la rue Mac-Mahon, un mercredi, 13ème jour du mois de Ramadhan 1364 (22 août 1944). […] Le lendemain, 23 août 1944, le préfet d’Oran, accédant promptement et diligemment à la demande formulée par sa fille, Setti Ould Cadi, signa l’arrêté autorisant la translation du corps de « Mme Veuve Bachagha Si Ali Ould Cadi, née Ziani-Youssef Hadja Halima » à la mosquée dite Cheikh Benkabou, où elle repose en paix. » (Oran, La Mémoire – Kouider Metaïr)

Aurélie Picard nait en 1848 et meurt en 1933. En 1871, elle est à la zaouïa d’Ain Madhi.

Caïda Halima nait en 1859 et meurt en 1944.

Entre 1871 et 1933, j’ai du mal à croire qu’elles ne se soient pas rencontrées.

En existe-t-il des traces, c’est une autre histoire.

 

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)



 

Articles recommandés

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *