J’ai un peu de mal à comprendre pourquoi je trouve si peu d’informations sur le belvédère d’Oran.
Il faut dire que cette jolie construction est perdue dans un entre-deux qui ne favorise pas sa mise en valeur.
Entre-deux quoi, au juste ?
Entre la ville au fond du ravin et Santa Cruz en haut de la colline. Le belvédère permet de prendre quelque repos dans l’ascension, j’imagine.
Je vois des cartes postales par-ci par-là qui prennent en vue la baie d’Oran depuis le belvédère mais rien sur l’origine de la bâtisse proprement dite. Il n’y a guère que dans le livre de Teddy Alzieu sur Oran que j’arrive à trouver une minuscule information, impossible à confirmer par ailleurs :
« Ce belvédère de style hispano-mauresque fut édifié par le Syndicat d’initiative d’Oran. Au rez-de-chaussée se trouvait un café-restaurant. »
Il y a donc un syndicat d’initiative qui prit un jour, dans l’histoire de cette ville, l’initiative de construire un belvédère.
Le belvédère d’Oran aujourd’hui
Les photos montrent souvent des dames élégantes du début du siècle délicatement appuyées contre la rambarde, le regard tourné vers l’objectif, avec la méditerranée en toile de fond.
A part ça, pas grand-chose.
Si.
Un article du 6 octobre 2007 qui indique que le Belvédère est resté livré à son triste sort pendant pas mal de temps.
« Abandonné depuis plusieurs années, le restaurant «Le Belvédère», situé en contrebas du mont Murdjadjou, renaîtra de ses cendres, après avoir été confié à un jeune Oranais à titre de concession. En effet, la séance d’ouverture des plis relatifs à la concession par voie d’adjudication du restaurant le «Belvédère» s’est déroulée mercredi dernier. Il s’agit d’un bien domanial délaissé, notamment durant la décennie noire, situé plus précisément sur le chemin rural n°7, à hauteur du quartier les Planteurs. »
C’est un texte dont la suite se trouve à cette adresse.
Où l’on voit que le Belvédère est vraiment un lieu entre deux eaux, très particulier à Oran.
Un lieu qui ne semble pas avoir de vie propre, bien qu’il y ait eu un restaurant au début du XX°S et qu’il y en ait peut-être encore un aujourd‘hui. Un lieu qui n’appartient à personne, un lieu de passage, en somme, où l’on se fait surtout photographier devant le panorama.
Y faisait-on davantage il y a un siècle ? Je serai curieux de l’apprendre.
Le belvédère m’aura au moins permis de tomber sur une artiste contemporaine amoureuse de l’Algérie qui fait des toiles très délicates : Mira Naporowska
Celle sur le belvédère me convient parfaitement.
Elle est en haut à gauche de cet article.
Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)