Oran – La rue Philippe. Descente vers Sidi el-Houari et la Casbah (blog de yasminewahran)

J’ai commencé à découvrir Oran par le plateau de Kargentah (c’est-à-dire la ville moderne) mais je n’y suis pas resté longtemps.

J’ai très vite été attiré par le vieux quartier de Sidi El Houari, dans le ravin de Raz-el-Aïn. Je m’explique difficilement pourquoi.

Je l’ai parcouru virtuellement de long en large et j’ai tout de suite beaucoup aimé le triangle magique, Place de la perle – Minaret de la mosquée Sidi-el-Houari – Eglise St-Louis.

J’ai longtemps flâné à l’intérieur de cet espace. Il y a un point de vue qui revient toujours et qui me charme inlassablement : la Place de la Perle devant, l’Eglise Saint-Louis au fond.

La photo est classique. Mais j’aime le classicisme, quel que soit le domaine.

Seulement voilà, à quelques pas de là, il y a la Casbah.

Et là : mystère.

Je cherche désespérément quelque chose qui peut ressembler à la Casbah d’Alger, c’est-à-dire un quartier constitué de nombreuses maisons blanches agglutinées les unes contre les autres. Sans succès. Pourtant, il est évident que je me trouve dans la Casbah d’Oran.

Place de la Perle le 14 août 1907 – Église Saint-Louis (encore cathédrale pour quelques années à l’époque) et tunnel Boutin

En lieu et place de petites maisons blanches, je suis confronté à de grands bâtiments à l’architecture rectiligne entourés de fortifications comme sur la photographie ci-dessous. C’est une vue qui est peut-être prise depuis le Belvédère, sur le flanc du Murdjajo. Je ne suis pas sûr.

La Casbah d’Oran telle que je la conçois a-t-elle seulement existé ?

Casbah d’Oran

Une carte de 1740 montre le vieil Oran enfermé entre des murailles. On y remarque au sud (en haut sur la carte) de longs bâtiments rectilignes. Lorsque les français arrivent, en 1830, ils découvrent une ville fortifiée mais pas vraiment de Casbah, du moins telle que je l’entends… Je commence à douter de moi.

Si on veut voir une Casbah à cet endroit, il va peut-être falloir remonter à la fondation d’Oran, en 902, par deux marins andalous. La suite est fort compliquée. Mais il y a déjà une forteresse qui est construite pour protéger les notables de la ville…

Là, je commence à sérieusement me poser des questions sur la conception que j’ai d’une Casbah.

En 1509, les espagnols arrivent et, autour de 1550, « procèdent à des travaux de restauration de la forteresse destinée à loger les gouverneurs de la ville.

Les fortifications de la place se composaient d’une enceinte continue, surmontée de fortes tours espacées entre elles, du château proprement dit, ou casbah.«

La forteresse était donc déjà là.

Depuis le début.

Ainsi, j’aurais été la victime d’un problème de traduction. Un préjugé ?

Pour moi, la Casbah était un ensemble de petites rues très exotiques aux maisons blanches. En vérité, Casbah semble simplement signifier « Chateau » et ce château est entouré de fortifications.

J’en viens subitement  à me demander pourquoi, à Alger, on appelle cet ensemble de petites maisons blanches, la Casbah

Renversement de situation.

 

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)



 

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