Le CW35 qui traverse El Barki (source : algerie360.com)

Il y a des articles qui remettent les choses en place.

Lorsqu’on est loin, on finit par perdre le sens des réalités sensibles, on finit par tout regarder depuis le ciel de Santa Cruz.

Oran s’améliore, travaille tous les jours à sa reconstruction, mais Oran souffre.

Les chiffres sont sans pitié.

Lorsqu’on découvre un article aussi long et précis que celui que je viens de lire sur Algérie 360, on est juste abasourdi. Et on se pose des questions sur ce qu’on a construit dans sa petite tête.

On a beau savoir que ce n’est pas simple, on a du mal à l’imaginer.

Et on comprend davantage encore à quel point le combat des patrimoniaux est héroïque dans une ville qui manque de tout. Il est évident que la sauvegarde du patrimoine ne peut pas être une priorité lorsque « la population est alimentée en eau potable à raison de 1 jour sur 4, et 1 jour sur 7. La situation diffère d’une commune à l’autre. » (Il faudra me confirmer cette information).

*

Regarder Oran du point de vue de Bel Horizon est forcément un trompe-l’œil.

J’en ai conscience.

Ce qui me rassure, c’est que je n’en aime pas moins la ville. Je sais à quel point défendre un patrimoine est important pour aller de l’avant. Je sais aussi qu’en ne défendant pas le quotidien, on n’est pas près d’aller de l’avant.

Je ne suis pas un forcené de la sauvegarde du patrimoine. Je suis surtout réaliste. Le patrimoine et la modernité sont indissociablement liés dans une dialectique infernale qui est le lot de toutes les villes, de tous les pays et de toutes les civilisations du monde, présentes et passées.

Si une ville ne se développe pas, elle finit par perdre son patrimoine. Si une ville ne prend pas soin de son patrimoine, elle finit par perdre son âme.

Ainsi va le sort des grandes choses de l’humanité. Les pharaons ont fini par ne plus rien comprendre à leurs hiéroglyphes ; les pyramides sont devenues des objets d’art photographiés par des touristes.

Sauvegarder le patrimoine d’Oran, c’est aussi et surtout veiller au développement de la ville, et au confort matériel de ses habitants.

Ce sont les habitants qui sauvegardent le patrimoine.

 

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)



 

Étiquettes :

Articles recommandés

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *