Oran – Dar Chakouri

Je m’en remets aujourd’hui, pour Dar el-Askri et Dar Chakouri, aux plus qualifiés que moi.

J’espère que je ne vais pas raconter d’âneries.

Je ne connaissais pas du tout les noms que je viens de mettre en titre jusqu’à ce matin.

Parfois, je sais de quoi je vais parler le lendemain parce qu’une petite perle est venue briller sous mon nez dans la journée, mais d’autre fois, je me réveille sans inspiration.

Dans ces cas-là, je feuillette les livres, les revues, les images, les témoignages, jusqu’à tomber sur une anomalie, du moins au regard de la vision encore naïve et virtuelle que je peux avoir de la ville d’Oran, et de l’histoire de l’Algérie.

Dans 10 ans, tout ça me paraîtra évident. Là, ça ne fait que 6 mois ; je découvre.

Donc je n’avais pas d’inspiration ce matin et j’ai commencé à feuilleter un des tomes de la collection « Algérie Heureuse » qui appartenait à mon grand-père.

Je ne lis plus trop les textes peu surprenants, par contre je bénis la formidable iconographie. Les images sont toutes très fortes et subjectives. Je ne reconnais même pas les lieux les plus classiques d’Oran, toujours pris depuis des angles très inhabituels.

Donc ce matin, dans le volume « Histoires Algériennes » de la collection « Algérie Heureuse », je suis tombé sur cette photo.

Oran – Dar el-Askri – Le jardin et le café maure (coll. part.)

J’ai eu l’impression de me retrouver devant le Casino Bastrana dont je n’avais jamais entendu parler jusqu’à tomber dessus par hasard.

Quelle est cette bâtisse si imposante dont je n’ai jamais vu la trace sur Facebook ? (Elle est probablement passée mais je n’ai pas du faire attention.)

« Dar El-Chakouri : Edifice de style hispano-mauresque d’une grande beauté architecturale construit en 1948. Cette institution était la maison des combattants musulmans (Dar El-Askri), soldats de l’armée française libérés à la fin de la seconde Guerre mondiale (1939-1945). Elle possédait un service administratif pour les pensions, un service d’aide sociale, un service de l’état civil. »

Je serai bien incapable de donner la source de ces quelques lignes, elles sont répétées à l’infini sur tous les sites, sans aucune référence nulle part.

C’est un vrai problème.

Tout le monde envoie ce qu’il pense être une « information » et on ne sait jamais d’où elle arrive. La plupart du temps, chacun y colle sa petite marque, comme si je collais sur la photo ci-dessus « Source Memoblog – Paul Souleyre ». Ça n’a aucun sens.

Tant qu’il n’y a pas de source, ce n’est pas une information, c’est une rumeur. Inutilisable. En tout cas par moi.

Donc cet établissement (comme tous les el-Askri, semble-t-il) est une institution qui accueille les musulmans ayant combattu pour la France durant la deuxième guerre mondiale.

J’ai essayé d’en savoir un peu plus sur ce bâtiment et je suis tombé sur une très belle photo qui montre l’autre versant correspondant à l’entrée officielle.


C’est sur un forum de football, en plein milieu de discussions sur la saison 2012-2013 du MC Oran.

« Par cette porte de Dar Chakouri, on peut accéder au faubourg d’El Hamri, soit par la rue Er Rouaz ou l’avenue Lamur. Là était bâti un magnifique bâtiment de style andalou mauresque Dar El Askri qui fut construite après la guerre de 1945 au retour des anciens combattants musulmans, et pour qui fut érigée cette bâtisse d’une beauté architecturale à faire pâlir les esthètes du genre Pouillon. 

Localisation el-Askri à Oran

Des criminels destructeurs de nos beaux sites oranais ont trouvé l’occasion de se manifester par leurs actes odieux en effaçant tout simplement cet édifice historique de la carte de notre chère « Oran la Balafrée ». Pour ceux qui s’intéressent à l’histoire d’Oran, j’ai diffusé un essai à ce propos et je pense que notre ami Snouci pourra extraire du forum des Hamraw.cla.

Je ne sais pas du tout quel crédit accorder à ces paroles, donc si quelqu’un a des précisions, qu’il n’hésite pas à les fournir en commentaires.

Je finirai sur une page étonnante du Quotidien InfoSoir, signée Abdenour Fayçal.

*

« Manie  La plupart des femmes ont une fâcheuse tendance à englober leur environnement sous le mot générique et passe-partout de Dar.

Si quelque chose peut marquer une ville et la différencier des autres, c’est bien sûr son architecture et son art de vivre, ses coutumes et ses traditions mais beaucoup plus, son accent. 

Si Tlemcen est connue pour son parler typique qui traduit une longue urbanité, celui d’Oran l’est tout autant, mais dans un autre style. 

Il y a trente ans par exemple, les anciens baragouinaient facilement le catalan, parfois avec bonheur. La génération d’aujourd’hui en revanche, a une façon de voir et de désigner les choses très différentes. Pour des raisons qu’il faudrait un jour identifier. 

Mais la plupart des femmes ont une fâcheuse tendance à englober leur environnement sous le mot générique et passe-partout de Dar. 

Ainsi par exemple, le siège de la mairie est appelé Dar el mir. Le siège de la wilaya est désigné par Dar el brifi. Mais il y a mieux encore, et peut être plus qu’ailleurs : toutes les institutions publiques ou privées sont désignées par le même vocable de Dar.

Le musée par exemple, dans la bouche des citoyens, se dit Dar el-adjab (La maison des choses étranges) ; les impôts, Dar eddoumine (La maison des domaines, le service du cadastre Dar ettrab (La maison des terrains), le service de l’hydraulique ou de l’alimentation en eau Dar el mâ (La maison de l’eau), les archives Dar el-dalma (La maison de l’obscurité en référence aux anciennes archives situées en sous-sol). 

Même les Français , à l’époque coloniale, ont baptisé les centres d’information des anciens combattants par Dar el-askri. 

Pour se retrouver dans le fouillis des nouvelles rues, les vieux Oranais ont gardé quelques vieux repères qui leur permettent de se situer plus facilement. Comme par exemple Dar Echakhaoui, sans doute une vieille famille de souche très connue et aujourd’hui éclatée. »

Pourquoi les femmes ?

Je ne comprends pas.

 

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)



 

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