Les Riquelme – Ancêtres de Béatrice Riquelme-Olivieri partis d’Espagne pour rejoindre Oran, Saïda, Sidi Bel Abbès, Oujda, Casablanca, Port-Lyautey – Béatrice Riquelme-Olivieri raconte ce long périple dans un livre justement intitulé « Los Caracoles ».

Ce n’est pas moi qui écris « Mais que faire de ces Caracoles ? », c’est Salinas, à la page 136 de son livre, Oran la Joyeuse.

Plus exactement, il écrit : Que faire de tous ces Espagnols ?

Et bien sûr, il ne parle pas en son nom mais en celui « d’un député d’Oran, Eugène Etienne (1844-1921), dont les idées étaient pourtant exemptes de racisme ou de xénophobie » qui prenait peur en 1884, devant l’afflux de clandestins espagnols.

« L’afflux espagnol était d’une telle ampleur que les autorités françaises furent amenées à exercer une étroite surveillance du littoral oranais afin d’empêcher les débarquements clandestins de famille entières en provenance d’Alicante et de l’Andalousie.

Du côté d’Arzew, entre la pointe de l’aiguille et le cap Ferrat, des colons et des gardes champêtres se relayaient la nuit en 1884, armés de fusils, dans le but de refouler à la mer les sans-papiers espagnols.

La peur s’emparait des milieux bien-pensants ».

C’est Lionel dans son commentaire d’hier qui m’a rappelé cette fameuse « solidarité espagnole… »

Les premiers arrivés n’aiment jamais voir se pointer les suivants. Donc, on s’arme et on attend tout le monde au coin du rocher. C’est comme ça.

Alors c’est quoi cette histoire de Caracoles, en fin de compte ? (escargots en espagnol). Il y a un site de caracolo qui fait référence à un livre de Jordi, les Espagnols en Oranie.

Fin XIXe siècle, à Garrucha (une centaine de kilomètres au nord-est d’Alméria) – Des Espagnols embarquent pour le Numancia, au loin, qui les attend pour les conduire en Algérie – et notamment à Oran – où ils débarqueront clandestinement.

L’origine du terme Caracoles est assez connue mais très clairement expliquée chez notre Caracolo espagnol qui a la délicatesse de traduire :

« Les Espagnols débarquaient en hordes compactes dans la province d’Oran… accompagnés de leurs femmes et d’une grouillante progéniture. Ils apportaient avec eux pour tout bagage, un matelas, une poêle à frire, une pioche et quelques couvertures (E.Violard – les Villages algériens – page 58). Tout comme les escargots, ils portaient tous leurs biens sur leur dos, d’où le surnom de caracoles (escargots). »

Ma grand-mère paternelle arrivait d’une famille aristocratique de Valence, famille aristocratique dont une des filles avait suivi par passion un pauvre hère jusqu’en Algérie. Je ne sais pas trop s’il s’agit d’une Caracola.

Mon grand-père maternel était catalan. Lui aussi doit avoir ses ascendants fin XIX°S. C’est peut-être un Caracolo si tout ce qui parle espagnol à Oran dérive d’un Caracolo.

« La Chambre de commerce soutient au contraire l’immigration espagnole. En 1871, elle s’opposa au Gouvernement général de l’Algérie (GGA) qui préconisait une politique restrictive pour des raisons tenant à la sécurité nationale.«

Le président consulaire écrit au Comte Louis de Gueydon (1809-1886), gouverneur général :

« Les Espagnols qui, chassés de leur sol natal par la misère, par le manque de débouchés, par cette incertitude du lendemain qui chez eux pèse sur presque toute entreprise, viennent chercher dans notre possession africaine une existence moins précaire, la possibilité de tirer parti de leurs aptitudes laborieuses et, par suite, acquérir un sol qu’ils pourront cultiver paisiblement en toute propriété et laisser en héritage à leur enfants ; ces espagnols ne sont-ils pas dans les conditions qui font adopter pour unique Patrie, à l’émigrant de la terre où il trouve relativement le bien-être ?«

L’escargot de Mers el-Kébir (double lacet encore visible de l’ancienne route)

Je n’ai pas la réponse à la question du président consulaire mais j’ai trouvé un escargot qui mettra du temps à disparaitre et qui était déjà là avant tout le monde, c’est le nom donné au double virage à la sortie de Mers el-Kebir, après le Fort Saint-André, et qui annonce la route des plages (pour davantage d’explication sur cet escargot un peu particulier, se diriger vers l’article suivant).

Je parle comme si j’avais connu ça…

Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)



 

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