Il y a quelques mois, je suis tombé par hasard sur un article passionnant qui traitait des Pins d’Alep plantés sur les flancs du Murdjajo.
Il datait de la première moitié du XX°S et avait été écrit dans une obscure revue de naturalistes oranais. J’étais tout content, j’allais enfin pouvoir écrire sur autre chose que les célèbres monuments de la ville (que j’aime beaucoup par ailleurs).
Seulement voilà, aujourd’hui, après avoir farfouillé une heure dans tous les recoins de la toile, je dois me rendre à l’évidence, je ne retrouverai pas mon article.
Mais ce n’est pas bien grave puisque j’ai rencontré Victor-Palmyre Laporte, Monsieur Champsaur et Ibrahim Nahal.
Victor-Palmyre Laporte n’est pas n’importe qui, semble-t-il.
Conservateur des Eaux et Forêts à Oran au début du XX°S, il a été fait officier du mérite agricole pour ses 27 ans de service en 1913. Je cherchais son article : Les Exploitations et le gemmage des forêts de pin d’Alep dans la province d’Oran – Revue des Eaux et Forets – oct-nov 1911.
Et c’est comme ça que je suis tombé sur Monsieur Champsaur.
C’est une petite intervention dans le document qui se trouve à cette page. Il est publié par la Silva Méditerranéa, Ligue Forestienne Internationale Méditerranéenne. Je doute que l’organisation existe encore.
C’est une réunion du 27 juillet 1925 à Grenoble.
Monsieur Le Commandeur Stella, directeur des forêts italiennes préside la séance. Victor-Palmyre Laporte s’y trouve aussi.
Monsieur Laporte, « ancien conservateur des eaux et forêts à Oran donne ensuite quelques détails sur le gemmage du Pin d’Alep dans le département d’Oran ». Je cite :
« D’abord purement accidentels, pratiqués surtout au moment de la guerre de Sécession, les gemmages n’ont été repris sur une certaine échelle qu’en 1905 dans les forêts domaniales et ont donné des résultats très satisfaisant.
Malheureusement, de terribles incendies ont, en 1914 et en 1915, détruits la plus grande partie des peuplements gemmés. M. Laporte ajoute que le Pin d’Alep a le défaut de refermer difficilement ses quarres ce qui constitue un obstacle au gemmage à vie. »
Monsieur Champsaur, ancien conservateur des eaux et forêts à Oran, nuance :
« La lenteur de la cicatrisation des quarres a été exagérée. »
Monsieur Champsaur signale de plus que « dans le département de ce nom [Oran] le Pin d’Alep est une essence de première grandeur qui se rencontre très au sud, jusque dans la région d’Aflou et d’Aïn Sefra« .
On sent que ces hommes-là ont aussi aimé cette terre.
Et puis il y a Ibrahim Nahal. Qui a publié ceci en 1962. Et puis ceci, en 1983.
C’est le grand spécialiste du Pin d’Alep. Il est syrien.
Il a écrit son premier texte à Nancy. Ma ville natale.
Le monde est petit.
Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?).