Quelques petites explications sur la forme de ce compte-rendu de voyage.
1 – Je n’ai écrit qu’une partie des textes qui relatent l’ensemble des journées. Je me laisse le temps de la décantation pour le reste. Je voulais écrire à chaud, mais aussi à froid. Donc la suite dans quelques mois, voire dans quelques années. Je ne suis pas pressé.
2 – Le compte-rendu ne se limite pas au voyage. Il y a des raisons profondes qui expliquent mon séjour à Oran. Des raisons spécifiques à une psychologie d’enfant de pieds-noirs. Je précise bien enfant de pieds-noirs. Je ne suis pas né à Oran, je suis né à Nancy, en 1969. Et je ne suis pas allé à Oran par curiosité ou par nostalgie (ce serait ridicule) mais tout simplement parce que je n’ai pas eu le choix. Je l’écris dans les premiers textes. C’est une déferlante qui s’abat sur moi suite à la disparition de ma mère qui a toujours gardé le silence sur l’Algérie.
3 – J-15, J-14, J-13, etc. ne sont pas calés sur le début du voyage mais sur la fin. Ça pourrait presque passer pour une coquetterie si ce n’était pas profondément ancré en moi. Ce voyage est à la fois un aboutissement et un renouveau. Comme je préfère les naissances aux disparitions, j’ai choisi de considérer que l’important se trouvait au sortir du voyage. Dans toutes les promesses qui s’y logent.
4 – Les photographies en tête de chaque article sont volontairement colorisées façon années 50-60 mais elles datent toutes de 2014. Comme le mélange trouble de passé et de présent qui caractérise cette ville, au moins dans mon esprit. Et aussi bien comme la première couleur que je découvre en descendant de l’avion ; le Sahara s’étant invité quelques jours plus tôt, le fond de l’air paraissait jaune-orangé. La couleur d’Oran pour toujours.
Je remercie toutes les personnes qui m’ont permis de rendre ce séjour exceptionnel.
Et je dédie ces pages à tous les enfants de pieds-noirs qui s’ignorent.
Paul Souleyre (mais qui est Paul Souleyre ?)